L’étiquetage nutritionnel, un atout santé

22 octobre 2015

Le code couleur indiquant la qualité nutritionnelle de chaque aliment – prévu dans le projet de loi de santé publique – devrait nous permette d’y voir plus clair sur le contenu de notre assiette. Mais ses bénéfices vont bien au-delà. Selon des chercheurs de l’INSERM, ce système permettrait de prédire les risques de développer un cancer. Explications.   

Ces chercheurs (unité 1153 INSERM/Inra/Cnam/Université Paris 13) ont analysé la consommation alimentaire de plus de 6 400 personnes. Recrutées en 1994 et 1995, elles ont été suivies pendant 13 ans. Tous les deux mois, elles étaient invitées à répondre à une enquête alimentaire afin de connaître leur nutrition exacte sur vingt-quatre heures.

Les auteurs ont ensuite, selon les critères du futur étiquetage, calculé le score de chaque aliment. Rappelons qu’à l’image des feux tricolores, ce procédé s’étale du vert au rouge selon l’intérêt nutritionnel de chaque produit.

Ils ont ainsi tenu compte de la teneur en calories, en sucres simples, en acides gras saturés et en sodium, ainsi qu’en fibres, en protéines… Les participants ont alors été répartis en 5 groupes s’échelonnant de ceux qui présentaient les scores les plus bas (c’est-à-dire une alimentation de qualité), aux résultats les plus élevés. 

Un étiquetage justifié

En analysant les cas de cancer survenus au cours des 13 années de suivi, les scientifiques rapportent « une augmentation de 34% du risque dans le dernier groupe (ceux qui ont une alimentation de moins bonne qualité), par rapport au premier ». Cette relation semblait en outre linéaire, avec un risque en constante hausse au fur et à mesure que la qualité de l’alimentation se détériore. A noter que cette association ne semble pas significative pour les tumeurs du sein et de la prostate.

Ces résultats doivent en clair encourager à consommer les aliments les plus proches du vert.  Ils justifient l’apposition de cet étiquetage sur les emballages alimentaires.

A noter enfin qu’une étude similaire a montré que des scores défavorables étaient associés à un risque accru de surpoids dans la population générale, à un doublement du risque d’obésité chez les hommes, ainsi qu’à un risque plus important de développer un syndrome métabolique.

  • Source : INSERM, 21 octobre 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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