Médicaments à base de plantes : évitez la pharmacie libre-service !

08 janvier 2003

Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens vient de rappeler solennellement à ces derniers que le public « (ne doit pas pouvoir) accéder directement aux médicaments des laboratoires Arkopharma ».
Jean Parrot, président du Conseil mais également de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) nous a expliqué le pourquoi de cette mise en garde très officiellement circularisée à tous les professionnels. Car le Code de la Santé publique stipule – dans son article R.5015-55 – que dans une officine, les médicaments doivent toujours être placés derrière le comptoir, hors de portée directe du public.

Or l’an passé les laboratoires Arkopharma – spécialisés dans les compléments alimentaires et la phytothérapie – ont obtenu des autorisations de mise sur le marché (AMM) pour deux spécialités à base de millepertuis : Arkogélules Millepertuis et Procalmil. Il s’agit donc de médicaments à part entière et comme tels, ils doivent être distribués sous couvert de la déontologie pharmaceutique.

Plus grave : ces deux médicaments ne sont pas sans danger. Associés à d’autres traitements comme les antirétroviraux, les anti-vitamine K et la ciclosporine notamment, ils peuvent entraîner des accidents graves. Voilà pourquoi il est dangereux – et non pas seulement anti-déontologique – de les mêler à des compléments alimentaires.

Or d’après Jean Parrot, «ces deux spécialités se trouvent encore sur des présentoirs où elles sont mélangées avec des compléments alimentaires. Elles devraient normalement être derrière le comptoir, avec les autres médicaments. Elles ne doivent en aucun cas être en libre service. Malheureusement je ne peux pas vous dire aujourd’hui si mes collègues ont fait le ménage dans leur officine, je n’en suis pas sûr .» Il appartient donc au public d’être particulièrement vigilant…

  • Source : Les Nouvelles pharmaceutiques, n°249 et interview de Jean Parrot, 7 janvier 2003

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