Paludisme : le traitement préventif n’est plus automatique
25 mai 2018
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Dans le monde, l’incidence du paludisme baisse depuis 2010. En particulier en Asie du Sud-Est et en Amérique. C’est pourquoi les recommandations sanitaires pour les voyageurs, publiées comme chaque année par Santé Publique France indiquent que le traitement prophylactique « n’est plus justifié » pour ces destinations.
Au niveau mondial, depuis 2010, le taux d’incidence du paludisme est en baisse de 18%, passant de 76 cas pour 1 000 habitants exposés au risque d’infection à 63 pour 1 000 en 2016. C’est la région Asie du Sud-Est de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui enregistre la baisse la plus prononcée (48%), suivie des régions Amériques (22%). Même s’il est à noter qu’« en dépit de ces progrès, l’incidence du paludisme a augmenté à nouveau de façon significative en Amérique entre 2014 et 2016 ».
Au cas par cas
En raison de cette évolution, les recommandations sanitaires pour les voyageurs publiées ce 25 mai dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) ont été modifiées par rapport à l’an passé. Ainsi les experts estiment-ils désormais que « pour les séjours conventionnels dans les zones à faible risque d’Amérique et d’Asie tropicales, la chimioprophylaxie n’est plus justifiée ». En d’autres termes, la prise d’un traitement préventif, en cas de déplacement ne doit être envisagé qu’au cas par cas. Dans les situations de risque modéré à élevé, « c’est une mesure qui doit être adaptée au voyageur selon le type de voyage et ses conditions de déroulement ».
En effet, « la balance bénéfice/risque de certains médicaments prescrits pour la chimioprophylaxie fait l’objet d’attentions redoublées, et les prescripteurs sont invités à consulter régulièrement les résumés des caractéristiques des produits (RCP) », conseillent les rédacteurs du BEH.
Les experts insistent, « la prévention du paludisme repose, d’une part, sur la protection contre les piqûres de moustiques ou protection personnelle anti-vectorielle (PPAV) ». D’autre part, « dans des situations de risque élevé, sur la chimioprophylaxie antipaludique (CPAP) ».
A noter : « la plupart des cas (90%) ont été enregistrés dans la région Afrique de l’OMS, loin devant la région Asie du Sud-Est (7%). »