Pas de LED pour les yeux des enfants

26 octobre 2010

Certaines lampes à diodes électroluminescentes (LED) pourraient provoquer un stress oxydatif de la rétine. Ce dernier aurait pour conséquence un risque accru de DMLA et de cataracte…

Alertée notamment par de récents projets formulés par la Direction générale du Travail (DGT) concernant l’éclairage intérieur de bâtiments au moyen de LED, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) publie un rapport d’expertise sur les effets sanitaires de ces systèmes d’éclairage. Elle y recommande purement et simplement de restreindre les diodes – plus éblouissantes que les éclairages traditionnels – à un usage professionnel.

La lumière produite par certaines LED se caractérise en effet par une forte proportion dans leur spectre lumineux, de lumière bleue proche des ultra-violets. Ces ampoules récentes « peuvent conduire à des intensités de lumière jusqu’à 1 000 fois plus élevées que les éclairages classiques », prévient l’ANSES. « Une exposition à long terme et répétée à des LED augmente le risque de cataracte et de lésions maculaires ». Ce que confirme le Dr Jean-Antoine Bernard, directeur scientifique de la Société française d’Ophtalmologie (SFO). « Nous avons de bonnes raisons de penser que l’oxydation de la rétine, provoquée par l’exposition à la lumière bleue ou aux ultra-violets, favoriserait la cataracte et la DMLA », nous a-t-il affirmé. Pour sa part le ministère canadien de la santé, Santé Canada, fait savoir « qu’une exposition régulière à la lumière bleue pendant des années pourrait accélérer le vieillissement de la rétine et accroître les risques de cécité chez certaines personnes âgées de plus de 60 ans ».

L’ANSES recommande que les LED d’une intensité supérieure à celle des éclairages traditionnels soient réservées à des utilisations professionnelles. Elle estime en particulier que l’utilisation de que ces sources lumineuses doit être évitée dans les lieux fréquentés par les enfants, comme les écoles et les crèches. Leurs yeux y sont en effet particulièrement sensibles, car leur cristallin en développement ne filtre pas suffisamment la lumière.

Au syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), Jean-Luc Seegmüller estime au contraire que ces recommandations sont « disproportionnées. Il y a bien d’autres produits d’éclairage susceptibles d’être dangereux, et les enfants ne regardent pas ce qui les éblouit. D’autres questions devraient avoir la priorité de l’autorité de santé. Comme par exemple la vision des conducteurs ».

Pour aller plus loin, consultez le rapport ici: https://www.anses.fr/sites/default/files/documents/AP2008sa0408.pdf.

  • Source : ANSES, 25 octobre 2010 ; Santé Canada, octobre 2010 ; interview du Dr Jean-Antoine Bernard, SFO, 26 octobre 2010.

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