











Accueil » Santé Publique » Pénurie médicale : les patients paieront
La démographie médicale est entièrement réglementée par l’Etat. Aujourd’hui il fixe le nombre des étudiants et internes. Or d’ici 2020 le recrutement de jeunes médecins ne remplacera pas les départs en retraite. Les malades seront directement pénalisés.
Ancien président du Conseil national de l’Ordre des Médecins, le Pr Jean Langlois a présenté hier devant l’Académie de Médecine un rapport préoccupant sur la démographie médicale en France. Ce n’est pas une surprise. Lors du dernier MEDEC, le Conseil de l’Ordre, s’appuyant sur une étude du CREDES, avait souligné l’impasse dans laquelle la France paraît engagée.
A l’origine, la politique de numerus clausus mise en place voici bientôt 30 ans sous le ministère de Simone Veil. L’objectif était de réduire le nombre d’étudiants en médecine. Intention confortée ensuite dans un souci de diminuer la consommation médicale. Dans les années 90, un Mécanisme d’Incitation à la Cessation d’Activité (MICA) fut même mis en place pour cela… Aujourd’hui c’est l’heure des comptes. L’étude du CREDES montre que pour éviter d’aller dans le mur, des mesures drastiques devront être prises. Comme par exemple de remettre en cause la liberté d’installation des médecins afin d’éviter la création de déserts médicaux.
Alarmisme excessif ? Certainement pas. Fin 2002 déjà, les Secondes Auditions de la Santé organisées au Sénat soulignaient le risque de désertification de la carte sanitaire. Et le Pr Guy Nicolas de Nantes, Rapporteur général du Haut Comité de la Santé publique, soulignait qu’à l’horizon 2010 il y aurait en France 800 communes privées de médecins.
Source : Académie nationale de médecine, 6 avril 2004
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