Premier cas d’encéphalite japonaise en Afrique

18 avril 2017

Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont de manière surprenante mis en évidence une co-infection par le virus de l’encéphalite japonaise et de la fièvre jaune chez un patient angolais. Cette détection pose la question du risque de circulation de l’encéphalite japonaise en Afrique, dont le virus sévit en Asie.

 Alors qu’ils menaient des recherches génétiques sur le virus responsable de l’épidémie de fièvre jaune qui a frappé l’Angola et la République démocratique du Congo, des scientifiques des Institut Pasteur de Paris et Dakar ont identifié un patient présentant une co-infection. Il souffrait à la fois de la fièvre jaune et de l’encéphalite japonaise. Or ce dernier n’avait jamais voyagé en dehors de l’Angola.

Transmises par des moustiques différents, la fièvre jaune et l’encéphalite japonaise sont dues à deux virus de la famille des Flaviviridae. « Les zones de circulation de ces deux virus ne se chevauchent pas », indiquent les chercheurs. « Alors que le virus de la fièvre jaune est trouvé uniquement dans des régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud, celui de l’encéphalite japonaise était quant à lui, jusqu’à présent, seulement rencontré en Asie ». La détection de cette coïnfection entre les deux virus pose ainsi la question du risque d’introduction et de circulation de l’encéphalite japonaise en Afrique.

Vers des campagnes de vaccination contre l’encéphalite japonaise en Afrique ?

Si cette infection autochtone pourrait s’avérer être un cas isolé, la présence en Angola de moustiques vecteurs capables de transmettre le virus de l’encéphalite japonaise, ainsi que d’hôtes animaux, pourrait lui permettre de circuler plus durablement. Ces travaux soulignent l’importance d’études de surveillance sérologique, afin d’estimer quelle proportion de la population angolaise a été exposée au virus. Ceci permettra d’évaluer la nécessité de mesures de lutte contre la maladie, et notamment l’organisation de campagnes de vaccination contre l’encéphalite japonaise.

  • Source : Institut Pasteur, The New England Journal of Medicine, 18 avril 2017

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Laura Bourgault

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