Santé: les challenges seront relevés par un effort unifié

20 mai 2004

Le Gouvernement de la Chine populaire a annoncé à Genève, la mise en oeuvre de mesures visant à permettre la participation de l’ile de Taïwan à la délégation chinoise lors de l’Assemblée mondiale de la Santé. Les échanges techniques seront également facilités.

Ces décisions, prises à la suite de débats ardents qui ont considérablement retardé les travaux de l’Assemblée durant sa première journée, constituent à l’évidence une avancée majeure. Elles ne résolvent cependant pas tous les problèmes.

Il reste en effet à savoir comment ces intentions pourront se traduire dans les faits. Comment par exemple les autorités de Taïwan, très pointilleuses sur la reconnaissance d’une souveraineté “nationale”, accepteront d’être intégrées à la délégation du grand frère voisin. Tout cela relève cependant de la politique politicienne et l’important sur ce point, est que la Santé publique sorte gagnante de cette journée difficile. La Santé de la Chine. Probablement aussi celle du monde.

L’épidémie de SRAS nous a montré que nous ne pouvions nous permettre la moindre faille dans notre réseau mondial de surveillance et d’action“, a déclaré le Dr Lee Jong-Wook, Directeur général de l’OMS. “J’attends donc avec intérêt de contribuer dans les mois qui viennent à la mise en oeuvre de ces propositions” (du gouvernement de la République de Chine populaire, n.d.l.r.). L’alerte mondiale au SRAS diffusée le 12 mars denier par l’OMS était la première du genre. Elle risque cependant de ne pas être la dernière tant il est vrai que la maladie ignore les frontières. D’autant plus que le rythme, la vitesse et le volume des déplacements -de marchandises comme de populations- ne cessent de s’accroître.

Le Directeur général de l’OMS a d’ailleurs souligné que la veille épidémiologique était l’un des 4 secteurs sur lesquels l’Organisation doit encore intensifier ses efforts. Et donc investir des moyens. Les 4 domaines sur lesquels une emphase particulière va être placée, dans les prochaines années, sont ainsi respectivement:

  • L’analyse des liens entre la santé, l’équité et le développement. En rassemblant notamment des données sur les causes sociales et environnementales des inégalités en matière de santé;
  • La mortalité maternelle et infantile, qui continue de représenter un fardeau considérable: 500 000 femmes meurent en couches chaque année et en 2000, les diarrhées -essentiellement infantiles- ont fait plus de 2 millions de morts dans le monde;
  • La recherche, où des inégalités flagrantes prévalent: alors que les secteurs public et privé réunis consacrent chaque année plus de 70 milliards de dollars à la recherche-développement en santé, moins de 10% de ces sommes sont investis dans la recherche concernant 90% des problèmes de santé dans le monde;
  • Enfin les lacunes et les retards dans les systèmes de veille sanitaire, évoqués à propos du SRAS, ne sont pas encore comblés. Et c’est un défi pour demain.

La version intégrale de l’allocution du Dr Lee Jong-Wook est accessible sur le web. En anglais seulement, malheureusement.

  • Source : de nos envoyés spéciaux à Genève, 19 mai 2004 - Photo: OMS

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