











Tout comme les occidentaux redoutent le chiffre 13, Chinois et Japonais craignent le 4… A un an d’intervalle, deux équipes britanniques ont tenté de savoir si cette superstition avait un fondement scientifique. Avec des résultats contradictoires.
Pour le sociologue David Philips, cette peur irraisonnée est… parfaitement justifiée. Fin 2001 en effet, au terme d’une vaste étude il a observé l’existence d’un pic de mortalité parmi les Asiatiques, le quatrième jour de chaque mois entre janvier 1973 et décembre 1998 !
Selon lui, cette augmentation du risque de mortalité cardiaque était liée au stress occasionné par ces jours porte-malheur ! Ce qu’il appela l’effet du chien des Baskerville en référence à l’oeuvre d’Arthur Conan Doyle dans laquelle l’avant-dernier lord Baskerville, tellement effrayé par la légende de ce chien terrifiant mourut dès qu’il le vit.
Mais le travail de Philips est aujourd’hui contredit par une étude de Gary Smith et de son équipe, au Pomona College de Californie. Sic transit gloria mundi… Tout comme Philips, les auteurs ont calculé la mortalité d’origine cardiaque enregistrée les 3, 4 et 5 de chaque mois entre 1979 et 1998. Il y ont également ajouté des données sur la période 1998-2001 et se sont enfin penchés sur la mortalité par suicide et par accidents de toutes causes entre 1969 et 2001.
Un travail qui permet finalement à Smith de conclure que « cette peur suscitée par le chiffre 4 ne repose sur aucun fondement statistique. Il n’y a pas davantage de morts par accidents cardiaques, suicides et autres accidents les 4 de chaque mois ». Il a peut-être raison, mais l’imaginaire collectif n’y trouve pas son compte…
Source : British Medical Journal, Vol.345, 21-28 décembre 2002, pp 1442-3
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