Vaccination : des médecins entre doute et confiance
08 juillet 2015
Le rôle des médecins est capital pour informer les parents sur la vaccination. ©Phovoir
Face au scepticisme ambiant, que pensent les médecins généralistes de la vaccination ? C’est pour répondre à cette question qu’une équipe INSERM a interrogé 1 500 praticiens. Verdict, ils manifestent un haut niveau de confiance dans les vaccins, mais estiment que certains sont inutiles…
Pierre Verger et son équipe de l’Unité INSERM 912 (SESSTIM) ont mené une enquête auprès de 1 500 médecins généralistes visant à recueillir leurs perceptions des vaccins. Selon l’INSERM, les résultats obtenus permettent de mieux comprendre les facteurs de réticence ou, au contraire, de confiance, des médecins envers certains vaccins.
Difficile d’expliquer à quoi servent les adjuvants
Premier constat rassurant, 96% des sondés se disent confiants dans leur capacité à expliquer l’utilité des vaccins à leurs patients. Toutefois, ce chiffre tombe à 43% lorsqu’ils doivent évoquer le rôle des adjuvants et justifier de leur utilisation. Par ailleurs, les recommandations des généralistes varient selon les vaccins. Ils sont ainsi 83% à conseiller souvent ou automatiquement le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). Concernant l’immunisation contre le méningocoque de type C, ils ne sont plus que 57%. « Leur hésitation à vacciner pourrait ainsi renforcer celle des patients et contribuer à l’insuffisance des couvertures vaccinales », estime l’auteur de ce travail.
Des vaccins inutiles pour certains médecins
Certains médecins expriment des doutes à l’égard des effets secondaires graves de certains vaccins. Même lorsque les résultats de pharmacovigilance et les études épidémiologiques ont prouvé le contraire. Ce qui est le cas pour la vaccination contre l’hépatite B. Et plus d’un quart d’entre eux considèrent que certains vaccins recommandés par les pouvoirs publics sont inutiles. La plupart de ces doutes concernent, comme dans la population générale, des vaccins ayant fait l’objet de controverses en France. A savoir celui contre l’hépatite B donc et celui contre les papillomavirus humains. Enfin, 20% pensent que les enfants sont immunisés contre trop de maladies.