Allégations santé : fin de récré pour l’agro-alimentaire

19 avril 2010

« Avec l’application du règlement européen sur les allégations « nutrition santé », le marketing agroalimentaire est aujourd’hui sur la sellette », se félicite l’association Consommation, Logement et Cadre de Vie (CLCV). Danone en a d’ailleurs fait les frais, décidant de retirer ses dossiers déposés devant l’Agence européenne de Sécurité alimentaire (EFSA) pour faire évaluer les bienfaits supposés de deux produits laitiers : Actimel® et Activia®.

La tâche à laquelle s’est attelée l’EFSA est en effet colossale. Il s’agit ni plus ni moins que d’évaluer la crédibilité scientifique de plus de 4 000 allégations « santé », aujourd’hui présentes sur le marché européen. Souvent dénoncées comme fantaisistes par le Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC), ces allégations ont même fait l’objet d’un Livre noir dont la lecture est édifiante. A ce jour, plus de 900 avis ont déjà été rendus par l’EFSA, et la fin de l’exercice n’est pas attendue avant fin 2011.

« Les premiers résultats sont sans appel : 75% des allégations sont injustifiées », précise la CLCV. « En ce qui concerne les promesses audacieuses, relatives à la santé des enfants ou la prévention des maladies, ce sont même 80% d’entre elles qui ont pour l’instant été retoquées ! » Il semble bel et bien que le vent soit en train de tourner…

Pour sa part, la CLCV demande qu’au fur et à mesure de la publication des avis de l’EFSA, « les allégations injustifiées (soient) retirées du marché dans les meilleurs délais ». Elle s’inquiète surtout du lobbying intense de l’industrie agro-alimentaire. Une pression de tous les instants sur les députés européens risque de mettre à mal le travail de l’Agence. « Une commission de parlementaires européens a tout bonnement proposé de supprimer les profils nutritionnels ». Or ce dispositif permet précisément d’éviter que les produits notoirement déséquilibrés puissent recourir à des allégations santé. C’est ainsi que des barres chocolatées peuvent être présentées comme « riches en calcium » – parce qu’il s’agit de chocolat au lait – alors qu’elles apportent essentiellement des lipides et des glucides fauteurs d’obésité infantile…

  • Source : CLCV, 19 avril 2010

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