Cancer du col de l’utérus : 4 femmes sur 10 ne sont toujours pas dépistées
05 juillet 2024
Avec 59,5 % des femmes concernées qui participent au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, on est loin de la couverture de 70 % préconisée par l’Union Européenne. Pourtant 3 000 nouveaux cas et 1 000 décès sont répertoriés chaque année en France.
Santé publique France a publié jeudi 4 juillet les chiffres du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. Pour la période 2020-2022, le taux de participation s’établit à 59,5 %, un chiffre en très légère augmentation par rapport à la période 2018-2020 (59 %). La couverture est ainsi largement inférieure aux 70 % préconisés par l’Union européenne. Parmi ces femmes, 11,6 % ont été dépistées après avoir reçu un courrier d’invitation de la part de la Sécurité sociale.
Lancé en 2018, le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est proposé à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. Il permet de détecter la présence du virus ou d’anomalies des cellules du col de l’utérus. Le dépistage permet de traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer les lésions précancéreuses ou de traiter un cancer à un stade précoce.
Un cancer principalement causé par les papillomavirus
De 25 à 29 ans, le test est un examen cytologique, autrement dit des cellules prélevées sur le col lors d’un frottis. Les deux premiers tests sont réalisés à un an d’intervalle puis à trois ans si les résultats sont normaux. A partir de 30 ans, le test de dépistage consiste en une détection des papillomavirus à haut risque cancérogène (HPV-HR). Le premier test est réalisé 3 ans après le dernier test cytologique puis tous les 5 ans, si le résultat est négatif. Pour rappel, le cancer du col de l’utérus est attribuable, à 95-100 % selon l’Institut Pasteur, à une infection durable, 10 à 15 ans, par le HPV.
Chaque année en France, 3 000 cas de cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués et 1 100 patientes en décèdent. Pourtant l’éradication quasi-totale de ce cancer est possible, c’est notamment le cas en Grande-Bretagne.
Les deux interventions qui le permettent sont le dépistage et la vaccination. On vient de le voir, 40 % des femmes concernées ne se font pas dépister. Quant à la vaccination, la tendance est à la hausse mais toujours loin de l’objectif de 80 % à l’horizon 2030.
Large hausse de la vaccination chez les adolescents de 12 ans
La couverture vaccinale deux doses (schéma complet) des jeunes filles de 16 ans est estimée à 44,7 % en 2023 et 41,5 % en 2022. Chez les garçons, on est encore très loin du compte. La couverture vaccinale à deux doses à 16 ans était de 15,8 % en 2023 et de 8,5 % en 2022 soit une augmentation de 7,3 points.
Pour les adolescents âgés de 12 ans ayant pu bénéficier de la campagne de vaccination au collège en classe de 5e lancée à la rentrée de septembre 2023, « il est observé une augmentation de couverture vaccinale de 17 points chez les filles et de 15 points chez les garçons entre le début et la fin de la campagne », précise Santé publique France. En Grande-Bretagne, où le taux de vaccination dépasse les 80 %, les taux de pré-cancers du col de l’utérus ont diminué de 87 % chez les jeunes filles vaccinées à l’âge de 12-13 ans.
Dans le monde, 350 000 femmes meurent chaque année du cancer du col de l’utérus. Alors que la couverture vaccinale à deux doses reste faible dans de nombreux pays, l’OMS, s’appuyant sur des données publiées en 2022 par les membres du Groupe consultatif stratégique d’experts en vaccination (SAGE), a modifié ses recommandations, passant à un schéma monodose dont l’efficacité a été démontrée.
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Source : OMS, Santé publique France, Ameli.fr
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet