Circoncire pour éviter le cancer de la prostate ?

12 avril 2012

La circoncision pourrait-elle permettre de prévenir le cancer de la prostate ? C’est en tout cas l’avis de certains chercheurs américains. Selon eux, le fait de contracter une infection sexuellement transmissible (IST) augmente le risque de développer beaucoup plus tard, un cancer de la prostate. Or la circoncision est reconnue pour son effet protecteur contre certaines IST. Elle pourrait donc réduire par là même, le risque de cancer de la prostate. Une conclusion qu’il convient cependant, de nuancer.

Les chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle, ont analysé les dossiers médicaux de 3 399 hommes. Parmi ces derniers, 1 754 étaient atteints d’un cancer de la prostate. Ils ont montré que la fréquence des cancers de la protate était inférieure de 15% chez les sujets circoncis avant l’âge des premiers rapports sexuels.

Selon les auteurs, « les IST peuvent mener au cancer de la prostate en provoquant une inflammation chronique, qui favorise ensuite un environnement propice au développement des cellules cancéreuses »

Contacté par l’agence de presse Destination Santé, le Dr François Grima, urologue à Versailles, livre son point de vue. « La circoncision est connue pour avoir un effet protecteur contre les IST. L’absence du prépuce réduit le nombre de replis cutanés où des agents infectieux peuvent se loger et survivre » explique-t-il. « Cet effet protecteur est significatif dans les pays en voie de développement, où l’accès au préservatif est plus difficile. Dans le cas d’espèce, il est vrai que des ’infections à répétition, étant à la source d’une inflammation chronique, peuvent dans certaines circonstances favoriser la survenue de cancers. Cependant rien n’est actuellement démontré en ce qui concerne la prostate ».

Notre spécialiste rejoint donc les auteurs de l’étude, pour affirmer que « des travaux complémentaires seront nécessaires pour étayer la relation entre le recul du risque de cancer de la prostate, et la circoncision »

  • Source : American Cancer Society, 12 mars 2012; Interview du Dr François Grima, 19 mars 2012

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