L’herpès de l’huître, pas contagieux pour l’homme
31 décembre 2010
La relative pénurie qui commence à s’installer sur le marché de l’huître est due en fait, à une épidémie d’Herpès virus qui décime les huîtres juvéniles depuis 2 ans ! Toutefois, pas de panique : ce virus-là n’est pas contagieux pour l’homme. OsHV-1 – pour Ostreid Herpes virus 1 – ne vit que dans les milieux aquatiques. Particulièrement présent chez les huîtres creuses sauvages et en élevage, il fait beaucoup parler de lui, c’est vrai, depuis 2008. Si bien que cette épidémie menace à terme, les entreprises ostréicoles et les tables de nos réveillons.
« Le virus de l’huître est absolument sans aucun rapport avec l’herpès virus humain », rassure Jean-Pierre Baud, responsable du programme national d’aquaculture durable à l’Institut français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER) de Nantes. « Les herpès virus sont courants dans le monde animal en général, et dans le monde aquatique en particulier. Leurs attaques sont plus ou moins importantes en fonction de l’espèce. Et depuis 2008, les huîtres sont touchées de plein fouet », ajoute-t-il.
Depuis cette date en effet, les naissains – c’est-à-dire les huîtres de moins d’un an – sont très affectés par le virus. Entre 60% et 80% des mollusques juvéniles en meurent, contre seulement 20% à 30% avant 2008. « L’intensification de l’élevage et les nombreuses manipulations nécessaires à l’homogénéisation des tailles affaiblit et stresse les huîtres. Et lors de la montée en température des eaux à 16°C le virus, capable de s’adapter à son environnement, profite, de la faiblesse des jeunes mollusques ». Face à ce type de situation, impossible d’envisager une vaccination pour cette espèce animale, dont le système immunitaire est très peu développé.
La table du réveillon est sauve
La consommation d’huîtres adultes ne présente aucun danger. « Si les huîtres saines entrent en contact avec de l’eau contaminée par le virus OsHV-1, elles survivent et ne présentent aucun risque de contaminer le consommateur », précise encore le responsable du programme national d’aquaculture durable de l’IFREMER de Nantes.
En revanche, les ostréiculteurs connaissent déjà des difficultés. Ils peinent à produire suffisamment d’huîtres pour alimenter les tables du réveillon. En effet, « il faut 3 ans pour obtenir une huître adulte – et donc comestible. Et l’épidémie qui a débuté en 2008, provoque une pénurie depuis cette année », ajoute Jean-Pierre Baud.
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Source : Interview de Jean-Pierre Baud, responsable du programme national d’aquaculture durable, IFREMER de Nantes, 31 décembre 2010