Morsures de serpents : plus de 100 000 morts par an…

13 janvier 2010

Les morsures de serpent font chaque année 5,5 millions de victimes dans le monde. Elles sont ainsi responsables de 400 000 amputations et 125 000 décès. C’est à un point tel qu’en 2009, l’OMS a déclaré ce fléau « Maladie Tropicale négligée ». De la prévention au choix des traitements, l’ensemble de la prise en charge doit être réorganisé.

Toutes les régions du monde sont concernées. Il y a des serpents partout… Même en France, mais la mortalité liée aux morsures y est très faible. Toutefois, « les habitants des zones rurales des pays tropicaux en développement sont les plus touchés », précise le Pr David A. Warrell de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni). Et les conséquences économiques de ces accidents sont lourdes, en termes de pertes de production agricole par exemple.

L’éducation des populations est essentielle, et préférable à l’éradication des serpents. S’ils sont dangereux, ils sont en effet indispensables à l’écosystème. Outre une information spécifique, la distribution de chaussures de protection est un bon moyen. La formation aux premiers soins et aux principales techniques de réanimation est également essentielle,. En cas de morsure en effet, la victime doit être immobilisée le plus rapidement possible et un bandage serré appliqué sur la plaie… sans empêcher la circulation du sang.

Le venin d’un seul serpent contient jusqu’à cent protéines et peptides différents, plus ou moins toxiques. Et ces derniers affectent les systèmes nerveux – dans le cas des neurotoxines – cardiovasculaire ou l’hémostase (c’est-à-dire la coagulation du sang). Arrêt cardio-respiratoire, paralysie, insuffisance rénale, impuissance, infarctus du myocarde, gangrène… les dégâts provoqués par une morsure peuvent être très importants.

Un seul antidote : l’anti-venin. Il s’agit d’un concentré d’immunoglobines fabriqué à partir du plasma d’animaux domestiques, immunisés par des injections répétées d’un venin donné. Certaines complications, choc anaphylactique notamment, peuvent survenir, mais sont difficilement prévisibles. D’où l’importance de bien évaluer la balance bénéfice-risque de son administration, surtout en cas de contre-indications connues. En plus de l’anti-venin, des soins complémentaires devront être prodigués aux patients souffrant de problèmes respiratoires, circulatoires et rénaux.

  • Source : The Lancet, 31 décembre 2009

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