Un espoir contre l’hépatite E
16 juin 2010
Des Français ont-ils trouvé un remède à l’hépatite E ? Une équipe de l’Institut Cochin à Paris, rapporte en effet l’expérience apparemment très efficace d’un traitement. Même si elle ne porte que sur deux patients souffrant d’une infection chronique par le virus de l’hépatite E, elle paraît encourageante.
Encore mal connue, l’hépatite E est responsable d’une inflammation aiguë ou chronique du foie. Elle est provoquée par un virus particulier, le VHE, qui est aujourd’hui la première cause d’hépatite virale dans le monde. Près du tiers de la population mondiale serait infectée, les épidémies étant souvent véhiculées par l’eau. Elles peuvent être liées à une contamination fécale du système d’assainissement, ou à la consommation d’aliments contaminés, insuffisamment cuits.
Même si la majorité des cas est observée dans les pays en développement, depuis quelques années la maladie est considérée comme émergente dans les pays industrialisés. Dont la France, bien sûr. Dans sa forme la plus aiguë l’hépatite E peut être mortelle. Les personnes âgées, les femmes enceintes ou les patients souffrant déjà d’une maladie hépatique sont particulièrement vulnérables.
Vincent Mallet et ses collaborateurs, du Groupe hospitalier Cochin/Saint-Vincent de Paul (AP-HP) a testé sur deux patients souffrant d’une infection chronique par l’hépatite E un traitement déjà connu, la ribavirine. Prescrit contre certaines infections respiratoires de l’enfant, celui-ci est également utilisé- en association à d’autres traitements – contre l’hépatite C.
Après deux semaines de traitement, la fonction hépatique des deux patients ainsi traités est revenue à la normale. Après deux semaines supplémentaires de traitement, le virus est devenu indétectable. Un statut maintenu chez les deux malades, respectivement 3 et 6 mois après l’arrêt de tout traitement.
Pour autant, « il faut rester prudent », tempère Vincent Mallet. « Notre travail est une véritable avancée, mais des tests cliniques doivent être menés pour trouver la dose, la formulation et la durée adéquates pour traiter les formes les plus graves d’infection par le virus de l’hépatite E ».
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Source : INSERM, 14 juin 2010 ; Vincent Mallet, Elisabeth Nicand, Philippe Sultanik, Catherine Chakvetadze, Sophie Tessé, Eric Thervet, Luc Mouthon, Philippe Sogni and Stanislas Pol in Annals of Internal Medicine, June 2010; Merck Manuel, 4ème édition.