“18”, c’est la mauvaise note des mannequins!

Trop maigres! En Espagne, cinq mannequins viennent de se voir interdire de défiler dans le cadre de la Semaine madrilène de la mode.En France alors que les défilés de prêt-à-porter se préparent, les professionnels sont mécontents. Les pouvoirs publics, eux, réfléchissent.

Le constat n’est pourtant pas nouveau. En 2000, relayés par Destination Santé, des chercheurs de la Johns Hopkins University à Baltimore (Etats-Unis) avaient déjà sonné l’alarme. A cause des canons actuels de la mode, “50% à 75% des adolescentes ne sont heureuses ni de leur poids, ni de leur image“, déclaraient-ils.

Cette fois-ci, la controverse a été lancée par les organisateurs de la Semaine de la mode à Madrid. Ils ont privé 5 jeunes femmes -sur 68- de podium. Motif : un IMC, inférieur à 18 ! C’est-à-dire si l’on se fie aux critères de l’OMS, en dessous du seuil de malnutrition fixé à 18,5 !

Emboîtant le pas des Madrilènes, la ministre britannique de la culture a demandé aux organisateurs de la Semaine de la mode à Londres -qui se tient en ce moment- d’imiter leurs collègues espagnols. Un appel finalement rejeté par le Conseil britannique de la mode. En Italie enfin, la maire de Milan s’est aussi prononcée en faveur de cette interdiction.

En France, encore un groupe de travail
Qu’en est-il en France, alors que les collections de prêt-à-porter seront présentées du 1er au 8 octobre, à Paris ? Pour l’heure, c’est le mutisme général. Notamment à la Fédération de la couture, du prêt-à-porter et des créateurs de mode. “Nous n’avons pas à répondre à cela. Nous n’avons aucune idée sur la question” nous a-t-on curieusement répondu au service de la communication. Quelques “maisons” se sont toutefois opposées à cette interdiction, arguant du fait que “les mannequins étaient naturellement minces et fines“. Autrement dit, pas maigres au point de représenter un risque pour leur santé ni surtout celle des adolescentes qui les idolâtrent.

Du côté du ministère de la Santé, on se félicite que le sujet ait été abordé dans le PNNS 2. Plus précisément, dans une fiche intitulée L’image du corps. “En France, il n’y a jamais eu de stratégie sur ce sujet. C’est vraiment un premier pas destiné à lancer le débat.” nous a-t-on confirmé dans l’entourage de Xavier Bertrand. Concrètement, la question devrait être abordée par un groupe de travail créé d’ici la fin de l’année. Les créateurs de mode n’en font pas encore partie. “Mais ils vont être bientôt contactés“.

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  Source : Ministère de la Culture, ministère de la Santé, Fédération de la couture, du prêt-à-porter et des créateurs de mode, 19 septembre 2006