5 G : le très haut débit dangereux pour la santé ?

06 janvier 2020

La 5G commence à débarquer en Europe. Cette technologie va nourrir le « fog électronique ». Et quels sont les risques pour la santé comparés à la 4G ? Les réponses de 3 spécialistes de l’Inserm.

La 5G arrive peu à peu en Europe, et couvrira tout le continent d’ici la fin 2020. Une rapidité de connexion jamais égalée. Mais comment la santé des citoyens pourra-t-elle être impactée ?

La 5G est 50 fois plus rapide que la 4G. Certains rayonnements de la 5G seront plus fins que la 4G. La pénétration dans les tissus sera moindre. Il s’agira « d’examiner le risque potentiel d’atteintes sur la peau, les terminaisons nerveuses et la circulation sanguine », explique Yves Le Dréan, chercheur à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset, Unité Inserm 1085 Rennes).

Contrairement aux rayons X ou ultraviolets, l’énergie de ces ondes ne suffit pas à « créer des dommages cellulaires ».  Et malgré la densification du réseau, le risque d’effets thermiques liés aux ondes n’est pas rapporté. Le peu d’études menées sur l’impact biologique ne sont pas probantes.

Pour Yves Le Dréan, la 5G effraie dans de trop grandes proportions. Or « la pollution par les ondes n’est pas aussi préoccupante que celle de l’air ». Bien sûr, les dangers potentiels sont à suivre de près. Mais selon le chercheur, d’autres dangers directement liés au téléphone méritent une prévention immédiate (risque d’accidents de la route, troubles du sommeil, fléau de la sédentarité, risque de chutes mortelles lié aux selfies).

Reste que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les ondes électromagnétiques constituent depuis 2011 des agents cancérigènes possibles. Une décision prise par précaution étant donné l’état de preuve actuel de la dangerosité des ondes électromagnétiques. Comme le rappelle Brigitte Lacour, épidémiologiste au Centre de recherche épidémiologie et statistiques Sorbonne Paris Cité (Cress, Unité 1153 Inserm), en 2010 les auteurs de l’étude Interphone confirmaient une corrélation entre l’exposition au téléphone portable et le risque accru de tumeurs cérébrales, mais uniquement auprès des gros usagers de téléphone (1 640 heures en ligne au cours de leur vie).

Et quid de l’effet chez les jeunes générations nées avec les écrans ? Comme le précise Olivier Merckel, chef de l’unité Agents physiques, nouvelles technologies et grands aménagements à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le crâne plus fin des petits est plus perméable aux ondes. Encore mal documenté, l’impact de l’exposition infantile doit être analysé.

  • Source : Inserm, le 20 décembre 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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