A Casablanca, les francophones se réunissent contre le VIH/SIDA

26 mars 2010

Pour la première fois en 5 éditions, la Conférence francophone VIH/SIDA tiendra sessions sur le sol africain. Du 28 au 31 mars en effet, ses participants se retrouveront à Casablanca (Maroc). Près de 1 800 présentations et communications, 40 pays représentés, le débat se tiendra donc pour la première fois, sur le continent le plus touché par la pandémie. Au cœur des préoccupations, l’accès universel à la prévention et aux traitements.

Pérennité des moyens, qualité du suivi, équité dans l’accès à la prévention… trois buts qui domineront cette conférence.

Pérennité des moyens. Durant les dernières années, les financements consacrés à la lutte contre le VIH/SIDA ont permis à 4 millions de patients dans les pays en développement, d’accéder au traitement antirétroviral. Mais la crise économique mondiale est passée par là. Et les programmes de prévention seraient les premiers touchés par les coupes budgétaires. Il est donc indispensable d’identifier des mécanismes de financement à la fois innovants et… pérennes. Sera étudiée, entre autres, la question de la protection sociale et de l’assurance maladie pour un financement durable des soins dans les pays en développement. Depuis plusieurs années, le Maroc a engagé la mise en œuvre d’une assurance médicale obligatoire (AMO). A cet égard donc, le fait qu’il héberge la Conférence revêt une signification particulière.

Qualité du suivi. Une prise en charge de qualité doit assurer aux patients un accès aux traitements les plus efficaces. Mais elle doit aussi être présente dans un contexte d’information et d’accompagnement psychologique. Parmi les présentations très attendues, notons celle d’une étude mettant en lumière l’intérêt de la prise en charge médicale des patients vivant avec le virus (PVVIH) par des personnels non médecins. Cette approche on l’imagine, peut constituer un apport essentiel dans les pays où sévit une pénurie de professionnels de santé. Or une telle prise en charge est tout à fait possible, comme au Tchad où l’expérience a été tentée avec un personnel correctement formé et supervisé.

Equité dans l’accès à la prévention. En 2006, les leaders mondiaux se sont engagés en faveur d’un accès universel à la prévention et aux soins. Pourtant, cet engagement ne pourra être concrétisé qu’au prix de changements profonds dans les comportements et les mentalités. « Les ministres de la santé doivent assumer leur rôle : la santé pour tous » explique Eric Fleutelot, Directeur général adjoint international de Sidaction. « Comme dans les pays du Nord dans les années 80, la lutte contre le SIDA ne progressera que si les sociétés évoluent en parallèle. » Parmi les thèmes abordés : La prévention sur les sites de rencontre Internet. Ce n’est pas surprenant. Dans certains pays en développement aussi, l’émergence du numérique favorise les rencontres, en particulier au niveau de la population homosexuelle masculine. Alors pourquoi Internet, par un juste retour des choses, ne permettrait-il pas aussi d’aborder la prévention auprès de ces groupes à risque, dans un contexte serein et confidentiel.

  • Source : Présentation de la 5ème Conférence Francophone VIH/SIDA, le 19 mars 2010

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