Addictions féminines : les troubles alimentaires en tête

08 juin 2010

Si les femmes consomment, aujourd’hui encore, moins de substances psycho-actives que les hommes, elles sont davantage sujettes à des troubles du comportement alimentaire. Mais pas uniquement. Chez elles, la boulimie est souvent associée à d’autres addictions : achats compulsifs et usage de médicaments psychotropes notamment. A l’occasion des Rencontres du Réseau des Etablissements de Santé pour la Prévention des Addictions (RESPADD) vendredi dernier à Toulouse, les consommations cachées et les addictions féminines ont été passées au crible…

La boulimie, l’anorexie ou encore le Binge eating, autrement appelé « hyperphagie boulimique », sont autant de troubles du comportement alimentaire majoritairement féminins. Parmi ces derniers, la boulimie présente une particularité : le risque important d’addictions multiples. « Elle est souvent associée à la prise de benzodiazépines – des médicaments anxiolytiques, n.d .l.r. – d’alcool ou encore à des achats compulsifs », indique Catherine Amoyal, psychiatre et responsable du Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel de Toulouse. Lié à un état d’anxiété important, ce trouble « entraîne également des conduites à risque, comme des rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples », ajoute notre psychiatre, qui conseille « aux professionnels de santé de rechercher systématiquement des addictions associées ».

Dans le domaine des substances psycho-actives, les femmes restent largement moins consommatrices que les hommes. L’alcool et les drogues non socialement admises – cannabis en tête – demeurent des pratiques très majoritairement masculines. Seule la consommation de médicaments psychotropes – anxiolytiques, somnifères et antidépresseurs – est plus importante chez les femmes, avec un pic entre 55 et 64 ans.

D’après l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) « les femmes sont nettement plus concernées que les hommes, à 45 % contre 28 % au cours de la vie ». L’enquête ESCAPAD réalisée auprès de près de 40 000 jeunes de 17 ans à l’occasion de l’appel de préparation pour la défense, confirme quant à elle une tendance déjà observée depuis quelques années : le tabagisme présente une quasi-parité. En effet, 30% des garçons et 28% des filles fument à présent quotidiennement des cigarettes.

  • Source : OFDT, 2006 ; ESCAPAD, 2008 ; Interview de Catherine Amoyal, 4 juin 2010.

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils