Apnée : les dangers des profondeurs

23 juillet 2010

Comme Jean-Marc Barr dans le désormais mythique Grand Bleu de Luc Besson, des athlètes de très haut niveau s’adonnent à l’apnée de compétition. Ils prennent des risques mesurés que le commun des mortels ne peut – et ne doit- pas affronter. Toutefois, vous pouvez vous aussi tester l’apnée pendant vos vacances au bord de la mer. En snorkeling, palmes aux pieds et tuba en bouche, ou pour chasser sous l’eau, soyez conscient des limites à ne pas dépasser.

« Les principaux risques de l’apnée sont les accidents de barotraumatismes », indique le Dr Brice Pereyre, médecin du sport et urgentiste à Bidart, dans les Pyrénées Atlantiques. En effet, lors de la descente en profondeur, la pression augmente. Si l’apnéiste ne pratique pas la manœuvre de Valsalva qui consiste à souffler en se pinçant le nez, cette pression peut provoquer des lésions au niveau du conduit auditif externe. Sachant qu’à partir de 10 mètres de profondeur, la pression double par rapport à la surface, un problème peut survenir assez vite. D’autres incidents ou accidents – hypothermie, piqûre ou brûlure par des animaux marins – peuvent également se produire et entraîner la noyade. Dans tous les cas, ne plongez jamais seul. Et communiquez vos projets à une personne qui reste à terre.

Contre-indications. Les plus importantes sont « les pneumothorax », insiste le Dr Pereyre. Mieux vaut également éviter de mettre la tête sous l’eau –à quelque profondeur que ce soit – en cas d’otite, de sinusite ou autres pathologies ORL. « Les conduits étant obstrués, on ne peut pas équilibrer les pressions avec la manœuvre de Valsalva. Par conséquent, on risque davantage un accident de barotraumatisme dans ces conditions », précise notre médecin.

L’apnée de compétition. « Elle doit être réservée aux sportifs parfaitement entraînés. Il s’agit d’athlètes de très haut niveau », insiste le Dr Pereyre. Et même ces grands sportifs affrontent des dangers. Les accidents de barotraumatisme et la surpression pulmonaire par exemple, qui survient au moment de la remontée. La diminution de la pression, associée à l’augmentation du volume de l’air, peut entraîner la dilatation de certaines cavités comme les sinus. Et cela peut avoir des conséquences graves, qui vont parfois jusqu’à l’arrêt cardiaque ».

  • Source : Interview de Brice Pereyre, médecin du sport et urgentiste, Société Sport Contrôle, Bidart (Pyrénées Atlantiques), 8 juillet 2010.

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