Giardiose : la croisière ne s’amuse pas

21 décembre 2010

Diarrhées, vomissements, fièvres… Pour 19 touristes américains en visite dans le sud de la France, la croisière fluviale, a tourné au cauchemar. A leur retour aux Etats-Unis, les médecins ont diagnostiqué des cas de giardiose. Souvent confondue avec une gastro-entérite, cette parasitose est peu connue en France. Pourtant, elle existe bel et bien !

La giardiose se transmet « par l’ingestion de kystes de giardias qui se trouvent dans de l’eau ou des aliments contaminés, ainsi que par contact entre personnes, par voie oro-fécale », précise Delphine Viriot dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Dans le cas d’espèce, les auteurs n’ont pu identifier la source de la contamination. Certains éléments les incitent néanmoins à s’« orienter vers une contamination par baignade dans le jacuzzi d’un des navires, dont l’eau était peut-être contaminée, (puis) une transmission entre des porteurs du parasite et des passagers sains », précise Delphine Viriot.

Sur les 27 passagers et membres d’équipage, le parasite a été identifié dans les selles de 10 touristes et 2 personnels du bord. L’organisme des 7 malades restant avait sans doute éliminé le parasite avant l’ouverture de l’enquête. Tous les patients ont rapidement recouvré la santé.

Des mesures d’hygiène indispensables

« Pour éviter toute contamination, il faut appliquer des règles d’hygiène élémentaires », rappelle Delphine Viriot. « Se laver les mains régulièrement, surtout après être passé aux toilettes et avant les repas ». Dans la mesure du possible, assurez-vous de la qualité de l’eau consommée, et de celle utilisée pour laver les aliments. Bien que bénigne en effet, cette parasitose peut être à l’origine de symptômes importants. Elle est également susceptible d’entraîner des complications chez certains sujets, sensibles ou affaiblis. Par ailleurs, certains sujets contaminés, peuvent être porteurs sains du parasite. Même s’ils ne présentent aucun signe de la maladie, ils peuvent contaminer leur entourage.

« Les animaux de compagnie peuvent également être porteurs du parasite », précise le Centre national de la Recherche scientifique (CNRS). Prenez donc toujours soin de vous laver les mains après chaque contact. Et surtout, ne portez pas vos mains à la bouche après avoir caressé un animal, ou si vous venez de changer la litière par exemple.

  • Source : Interview de Delphine Viriot, épidémiologiste à l’InVS, 20 décembre 2010 ; Institut national de Veille Sanitaire (InVS), Cellule de l’Institut de Veille sanitaire en région (Cire) de Languedoc-Roussillon, Laboratoire de parasitologie-mycologie, Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), 21 décembre 2010 ; CNRS, 2010

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