Abondance, durée… Mes règles sont-elles « normales » ?

20 janvier 2010

Saviez-vous que des règles abondantes et prolongées, (appelées ménorragies) accompagnées d’une fatigue persistante et inexpliquée sont une des causes principales de consultation gynécologique entre 30 et 50 ans ? Etes-vous concernée ? Demandez l’avis d’un spécialiste. C’est d’autant plus justifié que ce trouble fréquent – il touche une femme en âge de procréer sur quatre – fait l’objet d’’un consensus nouveau.

« Normalement, la période des règles dure de 3 à 6 jours, avec une perte sanguine pouvant aller jusqu’à 80 ml », explique le Pr Hervé Fernandez (Hôpital Antoine Béclère – Clamart). « Et l’on parle de ménorragies lorsqu’elles excèdent 7 jours, avec une perte sanguine supérieure à 80ml. Or, celle-ci peut entraîner une anémie par carence en fer et donc un état de fatigue ».

Pas évident de savoir si on perd plus ou moins de 80ml ! Le Professeur Fernandez d’ailleurs, en convient. « C’est subjectif », reconnaît-il en effet. « C’est pourquoi nous demandons à nos patientes d’être attentives à l’état de leur tampon ou de leur serviette ». Des règles de plus de 80 ml en clair c’est une protection périodique toutes les 2-3h pendant au moins 3 jours…

Quelle peut en être la cause ? Des saignements trop abondants peuvent être liés à une pathologie comme la présence d’un fibrome. Dans ce cas, « nous le traitons par chirurgie si nécessaire, bien sûr », précise notre interlocuteur. Mais bien souvent aussi, ces pertes sont inexpliquées (on parle de ménorragies fonctionnelles). « Le bilan de la cavité utérine est parfaitement normal, ce qui signifie qu’aucune anomalie n’est décelable au niveau de l’utérus. Le meilleur traitement pour diminuer le volume des saignements est alors la pose d’un dispositif intra-utérin progestatif au levonorgestrel ». Et si la patiente manifeste un désir de grossesse ? « Nous l’ôtons et dès le mois suivant elle est à nouveau fertile ».

  • Source : Interview du Pr Hervé Fernandez, 8 janvier 2010 – Journal de Gynécologie Obstétrique et de Biologie de la Reproduction (2008), 37, S302.

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