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© guruXOX/Shutterstock.com
Tous accros au smartphone ? Selon le baromètre 2021 de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) réalisé par Harris Interactive, « 8 Français sur 10 sont conscients de ne pas maîtriser leurs usages d’écrans sans pour autant être en mesure de changer de comportement ». Travail, communication personnelle, visionnage de vidéos, jeux en ligne… les activités qui peuvent être réalisées avec un simple smartphone sont nombreuses, à tel point qu’on peut passer des heures durant sur ces appareils connectés. Jusqu’à être incapable de les lâcher. Quels signes doivent alerter ?
Ce dernier signe porte un nom, la nomophobie. Issu de l’expression anglophone no mobile phobia, il s’agit de la peur irrationnelle de se retrouver sans téléphone portable.
Derrière ces signes peut se cacher une réelle addiction. Pour l’heure, l’OMS ne reconnaît que l’addiction au jeu vidéo. Elle a ainsi entériné en 2019 le « gaming disorder » dans la classification internationale des maladies et des problèmes connexes (CIM-11) en vigueur depuis janvier 2022.
Un consensus scientifique se dégage toutefois sur l’addiction aux écrans. L’« addiction sans substance » a ainsi été décrite en 1990 par le psychiatre américain Aviel Goodman : « condition selon laquelle un comportement susceptible de donner du plaisir et de soulager des affects pénibles donne lieu à deux symptômes clés :
– l’échec répété de contrôler ce comportement (« perte du contrôle ») ;
– la poursuite de ce comportement malgré ses conséquences négatives. »
Si la Mildeca parle d’usage quotidien intensif à partir de 4 heures par jour, il est difficile de préciser à combien d’heures correspond une addiction. Plus que le nombre d’heures passées sur les écrans, c’est l’apparition d’un ou plusieurs symptômes qui peuvent alerter.
Un usage problématique des écrans peut ainsi engendrer des troubles psychologiques et psychiques comme le repli sur soi, la perte de confiance en soi, la dépression, des troubles physiologiques comme la dégradation du sommeil, le surpoids (dû notamment à la sédentarité). Une addiction aux écrans peut aussi impacter la qualité de vie et nuire, plus spécifiquement pour les enfants, à leur bon développement cognitif.
Votre rapport à votre smartphone vous inquiète ? Les vacances, ou les week-ends, sont de parfaits moments pour s’essayer à la déconnexion. Laissez de côté votre téléphone, au moins une journée. Puis répétez l’expérience mais cette fois plus longtemps, au moins deux jours. Si vous réalisez que l’exercice est beaucoup trop difficile pour vous, un psychologue pourrait vous aider à vous détacher de votre téléphone.
Source : L’enfant, l’adolescent, la famille et les écrans (Académie de médecine, avril 2019) - Mildeca - Medadom.com
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet