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Chaque année, la Fédération française des diabétiques appellent les patients à la plus grande vigilance, surtout en période de fortes chaleurs. Alors que la France suffoque depuis plusieurs jours, les températures élevées devraient se poursuivre. Mardi 12 août, seuls 12 départements des Pays-de-la-Loire, de Bretagne et de Normandie sont en vert. Tous les autres départements de l’Hexagone ont été placés en vigilance rouge ou orange canicule.
« Fortes chaleurs et diabète ne font pas bon ménage, alerte la Fédération française des diabétiques en 2022. Leurs effets sur l’organisme imposent une gestion adaptée pour prévenir les déséquilibres glycémiques, la déshydratation et le coup de chaleur ».
Concrètement que se passe-t-il ? La chaleur, d’autant plus si elle est combinée à une activité physique, peut faire transpirer abondamment, pouvant mener à une déshydratation. Moins de liquide dans le sang entraîne une concentration plus importante du sucre et donc une hausse de la glycémie. Les reins vont alors essayer de se débarrasser de ce sucre, avec des mictions plus fréquentes, mais de l’eau sera aussi éliminée ce qui accentuera la déshydratation. « Cela peut provoquer des mictions fréquentes, entraînant encore plus de déshydratation et une glycémie encore plus élevée — un véritable cercle vicieux », explique le Dr Marwan Hamaty, endocrinologue à la Cleveland Clinic (Etats-Unis).
Et si vous êtes traité avec de l’insuline, cela peut être encore plus problématique : « la déshydratation réduit l’apport sanguin à la peau et, par conséquent, la capacité de votre corps à absorber l’insuline injectée », pourquoi l’endocrinologue.
Par ailleurs, un diabète mal contrôlé durant plusieurs années peut endommager les nerfs. C’est ce qu’on appelle la neuropathie diabétique. Si les nerfs qui contrôlent les glandes sudoripares sont affectés alors les patients transpirent moins bien ou peuvent ne plus suer du tout. Dans ce cas, le risque de coup de chaleur augmente, il s’agit d’une urgence médicale.
Le site de l’Assurance Maladie Ameli.fr prévient également : « si vous réalisez une autosurveillance de votre glycémie et que vous êtes déshydraté, il vous sera difficile d’obtenir une goutte de sang ».
Attention aussi aux variations inattendues de glycémie lorsque vous pratiquez du sport par temps chaud. En temps normal, l’activité physique a tendance à faire baisser la glycémie puisque les muscles puisent dans le glucose présent dans le sang pour obtenir l’énergie nécessaire. Mais en cas de températures très élevées, l’exercice physique peut entraîner une hyperglycémie liée à la libération de cortisol (hormone hyperglycémiante), l’hormone du stress. Le Dr Hamaty recommande de contrôler sa glycémie avant une activité physique. Il conseille aussi d’ajuster la dose d’insuline avant l’activité physique, car les besoins peuvent changer beaucoup selon la situation.
Avec la chaleur, certaines personnes peuvent aussi voir leur appétit diminuer avec une baisse des apports en glucides. « Pour éviter les risques d’hypoglycémie, maintenez une alimentation équilibrée en privilégiant les plats moins caloriques et riches en eau », conseille la Fédération française des diabétiques.
N’oubliez pas non plus que la chaleur peut affecter le matériel nécessaire à la mesure de la glycémie. « Lecteur de glycémie, bandelettes de test ou électrodes. S’il n’est pas conservé et utilisé dans des conditions de températures définies, il peut être défaillant et le lecteur peut afficher des résultats faussés, voire ne pas afficher de résultat du tout », détaille Ameli.fr.
Quant à l’insuline, il sera nécessaire de la stocker au frais durant un épisode de canicule. Les fortes chaleurs peuvent en effet jouer sur son efficacité.
Afin d’éviter tout désagrément, la Cleveland Clinic conseille notamment de :
Source : Ameli.fr, Cleveland Clinic, Fédération française des diabétiques