Anatomie : la face cachée de l’embryon se révèle

23 mars 2017

Pleine de mystère, l’anatomie de l’embryon est – par sa taille microscopique – très difficile à explorer. Mais des chercheurs français viennent de relever le défi en publiant des photos et des vidéos de cette petite graine post-mortem âgée de 6 à 14 semaines. Ils ont utilisé une technique rendant visibles les minuscules poumons, muscles et système nerveux périphérique…

« Plonger au cœur du vivant », « passer du dessin à la réalité »… c’est en ces termes que les chercheurs français*  à l’origine de nouvelles images en 3D d’embryons âgés de 6 à 14 semaines – décrivent leur prouesse. Et ces mots sont bien choisis : en effet jamais des clichés d’une telle définition et à un stade aussi précoce du développement n’avaient pu être révélés.

La technique de la fluorescence et de la transparence…

L’équipe du Pr Alain Chédotal, coordinateur de l’étude, y est parvenu grâce à « la combinaison de deux techniques récente d’immuno-marquage : la microscopie en 3D et une [manipulation] permettant de rendre les tissus transparents ». Avant cette exploration, les chercheurs ne pouvaient s’appuyer que sur des dessins et des moulages de cire pour observer l’anatomie embryonnaire.

En pratique, les scientifiques ont commencé par localiser les organes en utilisant des anticorps fluorescents capables de se fixer sur les protéines des tissus. Ces derniers ont ensuite été « plongés dans plusieurs solvants pour éliminer les lipides membranaires et ne conserver que l’architecture des organes et ainsi permettre à la lumière de passer ». Troisième étape, grâce à un microscope et son laser épais de deux micromètres, les échantillons transparents ont été scannés. Dernière phase, la restitution par informatique de chaque plan de l’organe en photo puis en 3D.

Des muscles aux nerfs en passant par l’anatomie de la main

Ces techniques d’un degré de détails jamais égalé ont permis « d’obtenir des images du système nerveux périphérique, du système vasculaire, des poumons, des muscles ou encore du système urogénital ». Mais aussi « des nerfs sensitifs transmettant les signaux sensoriels aux cerveaux et des nerfs moteurs reliés aux muscles ». Ces clichés et vidéos ont aussi fait apparaître « l’arborescence nerveuse au niveau des mains ».

Une banque d’images internationale ?

Ces clichés seront relayés sur un site créé en partenariat avec la Fondation Voir & Entendre. « L’objectif est d’en faire une banque internationale d’images pour disposer d’un véritable atlas en 3D de l’embryon humain au cours du premier trimestre de développement, avec une recherche possible organe par organe ». Une utilité pédagogique pour les étudiants en médecine et clinique pour les chirurgiens qui opèrent in utero.

Les vidéos embryonnaires sont disponibles en cliquant ici !

*Centre national de la recherche scientifique (CNRS), INSERM, Université Pierre et Marie Curie (UMPC)

  • Source : Cell, Centre national de la recherche scientifique (CNRS), INSERM, Université Pierre et Marie Curie (UMPC), le 23 mars 2017.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils