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Les réflexes primitifs ou réflexes vestigiaux sont des réponses automatiques du corps à des stimuli spécifiques. Liés à des réactions primaires du système nerveux central, ils apparaissent dès la vie intra-utérine. Certains de ces réflexes, tels que le réflexe de Moro (réaction de sursaut), le réflexe de préhension palmaire ou encore le réflexe de la marche sont généralement observés jusqu’à l’âge de 6 mois environ. En effet, à mesure que le système nerveux central se développe, ces réflexes s’inhibent, laissant place à des comportements plus contrôlés et adaptés à l’environnement.
Cependant, dans certains cas, ces réflexes peuvent persister au-delà de la période normale, affectant le développement moteur et comportemental de l’enfant. Cela est particulièrement vrai pour les enfants qui présentent des troubles du développement, comme une paralysie cérébrale. L’observation des réflexes vestigiaux peut alors servir d’indicateur précoce de troubles neurologiques.
Une étude récente publiée dans la revue Pediatric Neurology a examiné l’impact des réflexes primitifs actifs sur les paramètres de la marche chez les enfants de moins de 6 ans. Cinquante enfants âgés de 3 à 6 ans ont été testés pour observer comment la persistance de certains réflexes affectait leur manière de marcher. Les résultats ont montré que le réflexe de préhension palmaire ou le réflexe tonique asymétrique du cou (le fait que lors de la rotation de la tête, le bras et la jambe de l’enfant se mettent en extension du côté où la tête est tournée) influençaient des éléments de la démarche, comme la longueur des pas et la cadence de la marche.
D’autres réflexes vestigiaux ne se limitent pas à l’enfance. Présents tout au long de la vie sous forme de comportements sociaux ou physiologiques, comme le bâillement, les frissons ou les rougeurs dues à la gêne, ils constituent des vestiges de comportements ancestraux, souvent liés à des mécanismes de survie.
Prenons par exemple le réflexe de frissons, qui se produit lorsque nous avons froid ou sommes effrayés. Autrefois, ce réflexe permettait de lever les poils pour créer une couche d’air isolante ou pour nous rendre plus menaçants face à un prédateur. De même, le bâillement, en plus d’être un signe de fatigue, aurait permis de refroidir le cerveau ou de signaler à notre entourage qu’il était temps de se reposer ou de rester vigilant.

Source : Pediatric Neurology - International Journal of Environmental Research and Public Health

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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