Annoncer un cancer : un travail de funambule…

A la demande des associations de malades, la mesure 40 du ” Plan Cancer ” met en place dans les établissements de santé un “dispositif d’annonce” de la maladie. Cette information extrême conditionne pour une bonne part la relation médecin-patient.

C’est en effet ce qu’ont rappelé généralistes comme spécialistes, cette semaine à Paris lors des Entretiens de Bichat. Comme le souligne le Dr Dominique Delfieu, généraliste à Paris “chaque médecin est en permanence confronté à l’annonce de mauvaises nouvelles. Mais dans le cas d’un cancer elle est encore plus difficile, tant la maladie est à l’origine d’un bouleversement profond“.

Une évidence d’abord, qu’il peut être utile de rappeler. “La pratique montre en fait qu’il ne s’agit pas d’un seul moment d’annonce mais que celle-ci est souvent fragmentée au fur et à mesure des résultats d’examens” explique également le Dr Edwige Bourstyn, de l’hôpital Saint-Louis à Paris. Un constat que résume le Dr Delfieu, pour qui l’annonce du cancer “c’est la kalachnikov. C’est l’angoisse à répétition“.

Sans évidemment apporter de “réponse toute faite”, il pose deux principes sur lesquels chaque médecin doit pouvoir s’appuyer : “Premièrement, prendre le temps d’expliquer au malade. S’asseoir pour parler, c’est indispensable. Deuxièmement, le soignant ne doit apporter que des informations sûres et validées. En fait, le médecin doit informer le malade de la vérité sans pour autant le détruire ni entretenir de faux espoirs. C’est un vrai travail de funambule“.

Sur les 70 mesures que compte le “Plan Cancer”, les “consultations d’annonce” sont particulièrement attendues. Elles devraient constituer un vrai changement pour les malades. Et indirectement aussi pour les proches, souvent mal informés voire isolés.

Depuis mars 2004, un numéro azur (prix d’une communication locale) est également à la disposition de tous : le 0818 810 820. Médecins, psychologues, infirmiers, biologistes… s’y relaient six jours sur sept de 8h à 20h pour répondre à toutes les questions.

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  Source : Entretiens de Bichat, Paris, 13-18 septembre 2004