Quand les antituberculeux font de la résistance
24 mars 2017
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Phénomène planétaire, la résistance de Mycobacterium tuberculosis aux antituberculeux met en danger l’objectif de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’éradication de la tuberculose (TB) dans le monde en 2035. Afin de connaître l’ampleur de ce phénomène à travers l’Hexagone, Santé Publique France a mené l’enquête. Les résultats viennent de paraître dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
« La surveillance de la résistance aux antituberculeux est un objectif de santé publique, pour mesurer l’importance et l’évolution de l’incidence des tuberculoses multi et ultra résistantes et pour évaluer la qualité du programme national de lutte contre la tuberculose », explique Santé Publique France.
En s’appuyant sur les données de déclaration obligatoire (DO) et les chiffres du Centre national de référence des mycobacteries et de la résistance des mycobacteries aux antituberculeux, les scientifiques ont constaté que chez les nouveaux cas de tuberculose :
- la proportion de la résistance à au moins un des trois antituberculeux de première ligne était de 9,2% ;
- la proportion de multirésistance était de 2,8%.
Chez les malades déjà traités, la proportion de la résistance à au moins un des trois antituberculeux de première ligne était de 25%. Et de 17,9% pour la multirésistance. « Comme attendu, la fréquence était bien plus élevée chez les malades nés à l’étranger. »
Une résistance faible en France
« La proportion de résistance aux antituberculeux reste généralement faible en France », rassurent les auteurs. Et pour ce qui est de la lutte contre la résistance aux antituberculeux, « une évaluation du devenir des cas de tuberculoses multi et ultra résistantes a été effectuée par des équipes d’Île-de-France, en mettant en place une cohorte de malades traités par un nouvel antituberculeux, la bédaquiline. L’analyse a montré un devenir globalement très satisfaisant. »