Quand les canicules durent et se répètent : 5 risques pour votre santé

02 juillet 2025

On connaît les risques immédiats pour l’organisme d’une vague de chaleur. Lorsque le corps humain y est exposé, il active des mécanismes de thermorégulation pour compenser la hausse des températures. Mais ceux-ci peuvent être débordés. En résulte un risque de crampes, déshydratation, coup de chaleur, voire de décès… Et lors des expositions prolongées et répétées aux fortes chaleurs, quels sont les risques ?

Alors que les températures sont restées élevées sur l’Hexagone une bonne partie du mois de juin et le sont encore en ce début du mois de juillet, voici cinq conséquences, à moyen et long terme, des fortes chaleurs sur votre organisme.

1 – Accélération du vieillissement biologique

Une exposition prolongée à des chaleurs extrêmes accélère le vieillissement biologique selon une étude de l’Université de Californie du Sud, dont les résultats ont été publiés dans Sciences Advances en février 2025. Concrètement, les personnes exposées à davantage de journées de forte chaleur vieillissent plus rapidement que celles qui le sont moins. Les âges biologiques et changements épigénétiques qui y étaient liés ont été étudiés sur de longues périodes, de 30 à 60 jours de fortes chaleurs, mais aussi sur 7 jours seulement : les changements, et le vieillissement biologique qui les accompagne, se déclenchent rapidement et pourraient même s’accumuler avec le temps, ce qui pourrait ainsi constituer un facteur de risque de pathologies liées à l’âge et de mortalité.

2 – Accélération du déclin cognitif

Lors d’une déshydratation, le cerveau, composé d’eau à 78 %, souffre aussi. Anxiété, maux de tête, altération du jugement peuvent alors survenir en cas de fortes chaleurs. À long terme, la chaleur serait également associée à un déclin cognitif accéléré, notamment chez les personnes à revenu limité avec moins de ressources à disposition pour se protéger de la chaleur (maison climatisée, parcs arborés…), selon une étude de l’Université de New York publiée en août 2023. « Des expositions répétées ou prolongées à une chaleur extrême peuvent être préjudiciables, expliquait Virginia Chang, professeure agrégée de sciences sociales et comportementales à la NYU School of Global Public Health et autrice principale de l’étude. L’exposition cumulée à une chaleur extrême peut déclencher une cascade d’événements dans le cerveau, notamment des dommages cellulaires, une inflammation et un stress oxydatif, qui peuvent tous épuiser la réserve cognitive ».

3 – Augmentation des risques liés à la privation de sommeil

Difficultés d’endormissement, réveils nocturnes fréquents, insomnies… le sommeil est mis à rude épreuve lors de fortes chaleurs. Après une nuit trop courte, les risques immédiats sont les troubles de l’humeur, la baisse de l’attention et de la vigilance. « À moyen terme, c’est une irritabilité importante qui peut s’installer, un risque de syndrome dépressif et surtout des difficultés d’apprentissage. Enfin, si le déficit de sommeil devient chronique, il y a un risque accru d’obésité et de diabète », écrit la Fondation pour la recherche médicale. Le manque de sommeil affaiblit en outre le système immunitaire. Selon plusieurs études, le manque de sommeil est également associé à un risque accru de certains cancers : cancer du sein, du colon, de la prostate notamment.

4 – Aggravation des maladies chroniques

L’effet est immédiat mais aussi différé : l’exposition à la chaleur peut provoquer l’aggravation de pathologies préexistantes comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales et neurologiques, note Santé publique France. Cette aggravation peut mener au décès. De nombreux facteurs, directement liés aux fortes chaleurs, sont en cause : la déshydratation, le stress thermique, une thermorégulation altérée, le pic d’ozone… Plus les vagues de chaleur durent, moins le corps récupère, plus ce risque d’exacerbation des maladies chroniques est accru.

5 – Les reins en première ligne

Les reins sont des organes particulièrement à risque lors des fortes chaleurs. Exposés de manière prolongée, le risque de lithiase urinaire, calculs, augmente, à cause de la concentration de minéraux dans les urines (en cas de déshydratation, même légère). « Il s’agit d’une maladie caractérisée par la formation de calculs (pierre, caillou) au niveau de l’appareil urinaire. Ainsi la déshydratation est un facteur de risque important de cette maladie, et l’incidence des pathologies lithiasiques augmente en période de fortes chaleurs », explique le Dr. Baptiste sur le site du groupe Louis Pasteur Santé.

Plus récemment, une nouvelle néphropathie a émergé et semble bien être liée au réchauffement climatique. Il s’agit d’un nombre croissant d’insuffisances rénales chroniques et terminales dans les régions les plus chaudes du globe et qui touchent surtout les jeunes agriculteurs sans aucun facteur de risque. Une première étude, publiée en 2019, a mis au jour cette nouvelle maladie. Et selon ses auteurs, le phénomène est potentiellement mondial. Depuis, d’autres études ont confirmé que l’exposition à la chaleur et la déshydratation était aux origines de cette néphropathie.

Récemment, une étude de Santé publique France alertait sur la hausse des insuffisances rénales aiguës (IRA) en France en vigilance orange et jaune (+47 %). « Il existe une plausibilité biologique avec une explication physiologique au phénomène observée par le biais de la déshydratation et de l’hypovolémie », avance ainsi Santé publique France. La déshydratation peut en effet entraîner une hypovolémie (déficit de plasma sanguin) qui va elle-même entraîner une IRA.

  • Source : Louis Pasteur Santé, Santé publique France, Fondation pour la Recherche médicale, Science Advances, The New england journal of Medicine

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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