Régimes yo-yo : des modifications du microbiote intestinal pourrait nous pousser à la boulimie

02 juillet 2025

En matière de régimes, l’effet yo-yo se dévoile peu à peu. Des chercheurs français ont démontré pour la première fois que les bactéries de notre intestin jouent un rôle déterminant dans l'apparition de troubles du comportement alimentaire après des régimes restrictifs.

Nombreux sont celles et ceux à l’avoir vécu : après un régime strict, les kilos perdus reviennent, souvent accompagnés de quelques kilos supplémentaires. En Occident, 42 % des adultes ont déjà tenté des régimes hypocaloriques, et beaucoup connaissent cette frustration du fameux « effet yo-yo ».

Une nouvelle recherche, menée par des équipes de l’INRAe, du CNRS et des universités de Rennes et de Bourgogne, révèle un mécanisme jusqu’alors insoupçonné : notre microbiote intestinal – ces milliards de bactéries qui peuplent nos intestins – pourrait jouer  un rôle prépondérant de ces dérèglements.

Une expérience révélatrice…

Pour déterminer l’importance de notre flore intestinale, les scientifiques ont d’abord observé des souris soumises à des alternances entre régime normal et alimentation riche en graisses et en sucre. Comme prévu, ces animaux ont développé des variations de poids de type yo-yo, mais aussi un comportement particulier : une hyperphagie spécifiquement dirigée vers les aliments gras et sucrés, similaire à la boulimie chez l’humain.

L’étape suivante a été décisive. Les chercheurs ont analysé le microbiote de ces souris et ont découvert qu’il avait été profondément modifié. Puis ils ont réalisé une expérience surprenante : ils ont transféré ce microbiote « déréglé » à des souris saines.

… pour un résultat stupéfiant

Résultat ? Les souris saines ayant reçu ce microbiote ont immédiatement développé le même comportement compulsif envers les aliments gras et sucrés. C’est la première fois qu’une telle transmission directe d’un trouble du comportement alimentaire par le microbiote est démontrée.

Les analyses ont également révélé des modifications dans le cerveau de ces souris, notamment dans les zones liées au plaisir et à la récompense alimentaire.

Ces résultats pourraient expliquer pourquoi certaines personnes développent des comportements boulimiques après des régimes, et pourquoi il est si difficile de sortir du cercle vicieux « restrictions-compulsions ». Reste néanmoins à confirmer ces résultats chez l’humain.

  • Source : INRAe

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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