











Accueil » Santé Publique » Après la guerre… la reconstruction, mais à quel prix ?
La banlieue Sud de Beyrouth a été détruite par 33 jours de bombardements. Un kilomètre carré rasé, des centaines d’immeubles aplatis qui, en s’effondrant, ont libéré un cocktail chargé de fibres d’amiante, de gaz et de poussières toxiques.
Le paysage est lunaire. L’ancien « périmètre de sécurité » du Hezbollah – son centre de commandement- à Haret Hreik au sud de Beyrouth, est entièrement dévasté. Une vision de fin du monde que tentent d’effacer des milliers de travailleurs. Le tout au milieu d’un épais nuage de poussières de ciment, de composants informatiques incendiés et de fibres cancérigènes comme l’amiante.
« Les gens ne sont pas conscients du danger que représente l’amiante pour leur santé. Les ouvriers travaillent sans réelle protection. Les masques sont quasi-inexistants », nous explique Hassan Hammoud, pneumologue dans une clinique privée de Beyrouth-Ouest. « La population n’a jamais été sensibilisée à ces questions. Aujourd’hui, l’essentiel pour le Hezbollah et l’Etat c’est la reconstruction. La politique prime sur la santé publique. Une erreur que nous paierons cher dans les mois et années à venir. »
Les problèmes respiratoires dont souffrent les Américains qui opèrent sur le site de « Ground Zero », à Manhattan, sont éclairants. Toux chronique, infections récurrentes, asthme, réduction de la capacité respiratoire… Des centaines de pompiers, de policiers, de soldats, d’ambulanciers souffrent aujourd’hui, quotidiennement. Encore sont-ils pris en charge, fût-ce imparfaitement. C’est mieux sans doute, que pas du tout…
Source : interview du Dr Hassan Hammoud, 28 septembre 2006
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