Après la tempête, une vague de choléra sévit au Mexique
29 octobre 2013
La propagation du choléra s’accélère à la saison des pluies. Soit entre le mois de juin et la mi-octobre en Amérique centrale. © Phovoir
Entre le 9 septembre et le 25 octobre, 176 nouveaux cas de choléra, dont un mortel, ont été enregistrés au Mexique. Les autorités de santé craignaient cette recrudescence de l’épidémie depuis la tempête tropicale Ingrid et l’ouragan Miguel. En cause : les difficultés d’évacuation des eaux usées liées aux intempéries, favorisant la propagation du bacille Vibrio cholerae dans l’eau et/ou la nourriture.
« Le Mexique a recensé 176 nouveaux cas de choléra, localisés en particulier dans l’Etat d’Hidalgo (Centre Mexique) et dans la région de la Huatesca (Côté Sud-Est), entre le 9 septembre et le 25 octobre », vient de confirmer le Ministère de la Santé du Mexique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande en conséquence d’éviter tout voyage ou escale au Mexique, tant que cette situation perdure. Cette progression du choléra survient un mois après l’ouragan Miguel et la tempête tropicale Ingrid, deux catastrophes naturelles qui se sont abattues sur le pays au cours de la deuxième semaine de septembre.
L’eau, vecteur de l’épidémie
« Les pluies torrentielles, provoquant inondations et glissements de terrain, ont augmenté le risque de propagation des bactéries responsables des maladies diarrhéiques », explique l’OMS. Et plus particulièrement du Vibrio cholerae, le bacille à l’origine du choléra retrouvé dans les eaux et les aliments.
Chez l’Homme, la pénétration de ce bacille dans l’organisme provoque une infection intestinale aiguë. Ce symptôme grave peut dégénérer « en diarrhée abondante, indolore et aboutir rapidement à une déshydratation sévère, voire à la mort du sujet, si le traitement n’est pas administré rapidement ». Chaque année, la diarrhée – deuxième cause de mortalité des moins de 5 ans – tue 760 000 enfants dans le monde.
Une maladie longue à diagnostiquer
« Bien que le bacille soit présent dans les selles pendant 7 à 14 jours, la plupart des sujets infectés ne présentent aucun symptôme ». D’intenses vomissements constituent cependant les premiers épisodes caractéristiques d’une infection par le choléra. S’en suivent des diarrhées brutales et abondantes. Mais à ce stade de la maladie, aucun traitement ne permet de pallier immédiatement la déshydratation liée aux pertes fécales très importantes.
« Dans 80 % à 90 % des cas, les épisodes de cholera sont bénins ou modérément sévères, il est alors difficile de les distinguer cliniquement d’autres types de diarrhées aiguës », avertit l’OMS. Rappelons que la durée d’incubation (délai entre la contamination par le bacille et la survenue des premiers symptômes) est comprise entre 1 à 5 jours. D’où l’importance de conserver la meilleure hygiène sanitaire possible.
Le Mexique n’avait pas connu de contamination par le choléra d’une telle ampleur depuis le pic de propagation de l’épidémie, enregistré entre 1991 et 2001.
Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet