Après un cancer, une prise en charge psychologique parfois nécessaire

13 octobre 2021

Plus de 380 000 nouveaux cas de cancer se déclarent chaque année en France. Certains patients choisissent de bénéficier d’un accompagnement psychologique pour les aider à mieux vivre la période des traitements. Mais après ?

Réapprendre à vivre en dehors de l’hôpital, des traitements, des rendez-vous de suivi… Sortir de la parenthèse médicale, retrouver de nouveaux repères, un rythme de vie. Voilà ce qui attend nombre de patients guéris ou en rémission après un cancer. Mais il arrive parfois que ce chemin soit chaotique : le retentissement psychologique de la maladie peut en effet durer longtemps, dans le corps comme dans l’esprit.

Si l’on peut bénéficier d’un accompagnement psychologique pendant les traitements, au sein des lieux de soin ou à l’extérieur, il est également possible, voire souhaitable, d’y recourir après. Pour mieux gérer la peur de la récidive, par exemple : « La surveillance, ça rassure d’un côté, mais ça inquiète de l’autre », témoigne par exemple un patient en rémission, dans le guide « Vivre pendant et après un cancer » (téléchargeable sur le site de l’Institut national du cancer). Un autre : « Est-ce bien terminé ? Suis-je vraiment guéri si on me fait des bilans tous les six mois ? J’ai l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête ! ».

Anxiété, dépression…

En réalité, les « bonnes » raisons de consulter un psychologue ou un psychiatre après cette période difficile, pour ne pas dire traumatisante pour le patient comme pour son entourage, sont nombreuses. « La phase de l’après-cancer est marquée par une prévalence élevée de la symptomatologie physique », explique la Société française et francophone de psycho-oncologie (SFFPO) dans ses recommandations concernant « La prise en charge psychologique de l’après-cancer ».

Ainsi, la fatigue est présente chez 80% des patients « même longtemps après le traitement ». La douleur et les troubles cognitifs concernent jusqu’à la moitié de ces patients. « Deux ans après le cancer, 65% des hommes et des femmes soulignent un impact important de la maladie sur leur vie sexuelle », les plus concernés étant ceux qui ont subi une modification physique (mastectomie, amputation, stomie…).

Or, ces symptômes physiques peuvent avoir un effet sur la santé psychique. Outre la peur de la récidive présente chez 60% des patients, anxiété et dépression ne sont pas rares et les symptômes de stress post-traumatique sont fréquents (le diagnostic de trouble de stress post-traumatique est posé chez 4 à 10% des patients, selon la Société française de psycho-oncologie).

TCC, groupes de parole…

Quel est le type de prise en charge le plus adapté ? Et pour qui ? « Les données actuelles permettent de conclure à l’efficacité des interventions psychologiques dès lors que l’intensité de la détresse est élevée dans l’anxiété et, surtout, la dépression », indique encore la SSFPO. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont celles qui se montrent les plus efficaces sur la détresse psychologique à court terme, et « leur effet pourrait persister à long terme sur la qualité de vie ».

A savoir : Pour les personnes ne souhaitant pas s’engager dans une thérapie, des groupes de parole sont également organisés dans les établissements de soin ou par des associations comme la Ligue contre le cancer.

  • Source : Santé publique France, Institut national du cancer, Société française de psycho-oncologie, consultés le 28 septembre 2021

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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