Asthme : maladie contrôlée, « vie normale » retrouvée ?

15 septembre 2021

Maladie chronique due à l’inflammation des bronches, l’asthme touche 4 millions de Français. Et si 89% des patients affirment que leur maladie est bien contrôlée, en réalité ils ne seraient que 17% à l’être totalement ! Quels sont les signes de ce mauvais contrôle ? Quels sont les bénéfices quand on reprend sa maladie en mains ? Quelle place pour l’activité physique ? Les réponses du Dr Cécilia Nocent Ejnaini, pneumologue au centre hospitalier de la Côte Basque, à Bayonne.

Asthme mal contrôlé, une fatalité ?
« Les gens ne se rendent pas compte de leur handicap. Ils se sont habitués avec le temps à vivre avec et estiment cette situation normale », explique le Dr Nocent Ejnaini. « C’est quand leur état s’améliore qu’ils prennent conscience du caractère invalidant de leur maladie. Car un asthme mal contrôlé est synonyme d’hospitalisation, d’une qualité de vie détériorée, avec des conséquences dans la vie quotidienne, à l’école, au travail, à la maison, dans leur vie de couple… »

Traitement de secours, pas plus de 3 fois par semaine !
Alors comment aider ces patients à reprendre le contrôle sur leur maladie ? « Dans un premier temps, nous devons les sensibiliser aux différents signes qui traduisent un mauvais contrôle de l’asthme. Avec notamment un message fort, prendre plus de 3 fois par semaine son traitement de secours, ce n’est pas normal. Vous devez en parler à votre médecin. » Il existe d’autres signes qui doivent alerter. « Les réveils nocturnes à cause d’une gêne respiratoire, les toux qui surviennent à l’exercice ou après avoir ri par exemple, ces situations-là ne sont pas normales et nous pouvons agir », insiste le Dr Nocent Ejnaini.

Contrôler son asthme, c’est vivre !
Notre spécialiste tient à délivrer un message positif. « L’intérêt de contrôler son asthme, c’est de tout simplement retrouver une vie normale. Sortir voir ses amis, monter et descendre les escaliers sans être essoufflé, se réveiller en pleine forme et s’adonner à son sport favori ! » Facile à dire, mais comment faire pour mettre en sourdine les symptômes de l’asthme ? « Il suffit de bien prendre régulièrement votre traitement et de discuter avec votre médecin de la meilleure stratégie thérapeutique en fonction de la sévérité de votre asthme et de vos activités. »

Le sport, un ami à privilégier
En cette période de rentrée, le Dr Nocent Ejnaini souhaite mettre l’emphase sur l’activité physique. « Elle fait partie intégrante de la prise en charge et améliore l’asthme, d’autant plus quand celui-ci est bien contrôlé. C’est d’ailleurs un des messages forts du Livre Blanc « Asthme et inégalités, le pacte pour les patients », notamment pour les plus jeunes patients. L’important est de choisir le sport qui vous plaît et de toujours avoir sur vous votre traitement de secours. »

Dernier point pour les parents d’enfants asthmatiques, pensez au Projet d’Accueil Individualisé (PAI). « C’est administrativement nécessaire puisqu’un enseignant n’a pas le droit de donner un traitement sans PAI. Pensez-y, même si la rentrée scolaire est déjà passée. »

L’asthme en chiffres
– 4 millions de Français souffrent d’asthme. Parmi eux entre 5 à 10% présentent une forme sévère de la maladie ;
– L’asthme est responsable de plus de 60 000 hospitalisations et près de 900 décès chaque année en France.

Pour davantage d’informations, consultez le site Asthme Tolérance Zéro : https://asthmezero.fr/. Vous y retrouverez de nombreuses informations sur la maladie, ses degrés de sévérité, les traitements de fond… Dans le cadre de la campagne de sensibilisation « Tester mon asthme », venez participer au test disponible sur le site.

  • Source : Livre blanc Asthme et inégalités, le pacte pour les patients, à retrouver sur : https://splf.fr/asthme-inegalites/ - Interview du Dr Nocent Ejnaini, juillet 2021

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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