Audition : tout faire pour mieux comprendre

01 avril 2015

Les aides auditives se démocratisent de plus en plus. Une bonne nouvelle pour une génération qui aspire au bien vieillir. Car oui, bien entendre, bien comprendre, c’est aussi ne pas se laisser entrainer dans la perte d’autonomie et l’isolement. Aujourd’hui, au-delà des progrès technologiques, l’objectif est de redonner du sens aux sons. Les explications d’Éric Bougerolles, responsable audiologie chez Oticon France.

« Quand on évoque les aides auditives, on pense immédiatement à l’amplification des sons. C’est d’ailleurs leur fonction première », explique Éric Bougerolles. « Mais aujourd’hui ces dispositifs sont capables d’opérer de nombreux traitements afin de sélectionner les sons à amplifier en fonction des besoins du patient ». C’est l’une des innovations majeures de ces dernières années, la personnalisation des aides auditives. « La finalité c’est l’utilisateur. Nous nous adressons à lui, pas à son audiogramme. Nous nous intéressons à sa gêne auditive. De quelle manière elle s’immisce dans sa vie quotidienne. L’objectif, c’est de replacer le patient dans un échange, une relation sociale, en fonction de ses propres besoins ». Outre la récupération de la perception auditive, il est donc nécessaire de s’adapter aux capacités de traitement de l’information de la personne, à ses goûts sonores, à son style de vie.

C’est le cerveau qui donne du sens à un son

Aujourd’hui donc, les aides auditives ne se limitent plus à la seule technologie. « C’est la base du concept BrainHearing développée par Oticon », indique Éric Bougerolles. Cette approche exclusive part du principe que le cerveau doit effectuer 4 traitements essentiels pour donner du sens aux sons. « Il s’agit dans un premier temps de l’orientation. Le cerveau utilise les signaux des deux oreilles pour s’orienter et savoir d’où provient le son. Il doit ensuite reconnaître les sons, puis être capable de les séparer pour enfin choisir celui sur lequel il souhaite se concentrer ». Chacun de ces traitements doit être satisfait pour permettre au processus cortical de donner une signification au son.

« Une aide auditive, ce n’est pas juste un outil qui amplifie les sons. Elle doit être capable de s’adresser à un niveau supérieur, le cerveau. Les oreilles écoutent et c’est le cerveau qui comprend ». Dans une approche conventionnelle de la perte auditive, le patient peut ressentir plus de fatigue car il doit se concentrer fortement lors des conversations avec son entourage.

« Avec l’approche BrainHearing, au contraire, nous visons à faciliter les perceptions sonores et leur décodage par l’aire auditive du cerveau. En lui facilitant cette tâche, le cerveau économise de l’énergie qu’il peut alors déployer pour optimiser les connexions neuronales. Mais aussi permettre une spontanéité dans les conversations orales ou l’écoute. Le patient peut donc consacrer son énergie et son attention, à ce qui fait le bonheur et le plaisir des conversations avec son entourage ! Il oublie qu’il est porteur d’aides auditives, elles deviennent naturelles dans son quotidien, et contribuent à lui assurer une qualité de vie lui permettant de mieux vieillir ».

  • Source : Interview d’Éric Bougerolles, 17 février 2015

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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