AVC : de nouvelles pistes pour accélérer la prise en charge
22 janvier 2016
©Phovoir
Chaque année, 150 000 Français sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), dont 33 000 décèdent dans le mois qui suit, tandis qu’un grand nombre d’autres restent handicapés. Les traitements sont performants mais leur efficacité dépend de la rapidité d’intervention. Depuis 2010, en Languedoc-Roussillon, la mobilisation des acteurs de la filière soins a permis d’optimiser les délais de prise en charge. Et si les équipes continuent de développer de nouvelles stratégies, la région fait d’ores et déjà figure de modèle en la matière.
Le 14 janvier, urgentistes, neurologues et infirmiers étaient réunis à Montpellier lors d’un forum organisé par Boehringer Ingelheim. Objectif, échanger autour de leurs pratiques et réfléchir à de nouvelles stratégies pour améliorer les délais de prise en charge. Le plus souvent provoqué par l’obstruction d’un vaisseau du cerveau – infarctus cérébral aigu -, l’AVC est une urgence majeure. Quand le cerveau n’est plus irrigué, c’est à chaque minute 1,9 million de neurones qui meurent. Les lésions peuvent être irréversibles. Avec un taux de mortalité de 20%, l’AVC est la première cause de handicap acquis chez l’adulte et la deuxième cause de déclin intellectuel après la maladie d’Alzheimer. Pour assurer la revascularisation du cerveau et maximiser les chances de récupération, les médecins disposent de deux options thérapeutiques :
- La thrombolyse par voie intraveineuse (ou fibrinolyse). Elle doit impérativement être administrée dans les 4h30 qui suivent l’AVC ;
- La thrombectomie qui consiste à déboucher chirurgicalement l’artère bouchée. L’opération doit avoir lieu dans les 6h.
Reconnaître les signes d’un AVC
Ces fenêtres thérapeutiques réduites imposent d’agir à tous les niveaux pour réduire les délais d’intervention. D’où l’importance de reconnaître les signes de l’AVC : paralysie brutale du visage, faiblesse d’un bras ou d’une jambe, troubles soudains de la parole, troubles de l’équilibre, mal de tête intense et inhabituel, baisse de la vision… « Les campagnes d’information commencent à porter leurs fruits », se félicite le Dr Caroline Arquizan, neurologue vasculaire au CHRU de Montpellier. « Mais il faut continuer de rappeler que l’AVC peut survenir à tout âge. Ces signes doivent faire soupçonner un AVC et doivent amener le patient ou son entourage à appeler le 15. »
« Pour être pris en charge rapidement dans une Unité Neuro-Vasculaire et bénéficier d’un traitement adapté dans le laps de temps imparti, il faut appeler les urgences », confirme le Dr Richard Dumont, responsable des urgences au CHRU de Montpellier. « Pour améliorer les délais pré-hospitaliers, nous mettons l’accent sur la formation des personnels paramédicaux, notamment les ambulanciers, au dépistage de l’AVC. Une étude menée aux Etats-Unis a montré qu’il n’y avait que 10% d’écart entre un diagnostic d’AVC posé par un médecin et par un membre du personnel paramédical. »
Troisième et dernier niveau d’intervention, l’intra-hospitalier. « Infirmières, radiologues, neurologues, chirurgiens… La prise en charge dans une Unité Neuro-Vasculaire est multidisciplinaire », rappelle le Pr Vincent Costalat, chef du service de neuroradiologie au CHRU de Montpellier. « Cela rend d’autant plus difficile le repérage des postes sur lesquels concentrer nos efforts pour améliorer nos délais. Entre 2011 et 2015, cinq UNV sur sept, en Languedoc-Roussillon, ont bénéficié d’une évaluation de leurs pratiques. Cela a été un outil de diagnostic très pertinent pour les équipes. Il faudrait pouvoir le renouveler et l’étendre à l’ensemble des UNV ». Cette évaluation a été effectuée dans le cadre de PROFIL AVC, (programme régional d’organisation de la filière AVC en phase aiguë de l’AVC). PROFIL AVC est développé par Boehringer Ingelheim en réponse aux priorités de santé de l’Agence Régionale de Santé du Languedoc-Roussillon. Le laboratoire prévoit l’organisation d’événements similaires dans d’autres régions à travers la France.
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