Accueil » Santé Publique » AZF : les chiffres du traumatisme

Infarctus du myocarde, atteintes auditives, syndromes dépressifs… L’Institut de Veille sanitaire (InVS) vient de rendre publiques les données épidémiologiques relatives aux conséquences de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001.
Trente morts, 2 500 blessés ! Déjà connus, ces chiffres n’ont pas évolué en 5 ans. En revanche pour ce qui est des troubles auditifs attribués à l’accident, il y a du nouveau. Les atteintes auditives viennent en effet au premier rang des blessures et séquelles déclarées dans les enquêtes. L’InVS relève ainsi que “7% des habitants de la zone proche de l’explosion – soit un rayon de 1,7 km (n.d.l.r.) – rapportent une séquelle auditive 18 mois après l’accident.”
Dans un établissement EDF situé à moins d’1,7 km d’AZF, près de 7 salariés sur 10 ont une perte auditive de 10 décibels ou plus sur au moins une oreille. Selon les spécialistes consultés par Destination Santé cette perte -sur les fréquences de 2 000 à 6 000 hertz- n’est pas significative. Dans les cinq jours suivant l’explosion en revanche, l’InVS a enregistré trois fois plus d’infarctus du myocarde qu’au cours de périodes de référence antérieures.
Quant à l’impact psychologique, il est évidemment considérable. Dans les semaines qui ont suivi l’accident, 5 600 personnes ont consulté pour des symptômes de stress aigu. “On a observé un pic de prise de traitements psychotropes chez des personnes qui n’en avaient jamais pris auparavant“, souligne l’InVS. Plus du tiers des personnes résidant à moins de 1 700 mètres de l’explosion ont déclaré avoir pris un de ces médicaments. Toujours dans la même zone et seize mois après l’explosion, un élève de sixième sur cinq a souffert de troubles dépressifs. Enfin quelle que soit la population étudiée, les symptômes de stress post-traumatique étaient plus fréquents chez ceux qui ont vécu le drame avec le plus d’intensité : proximité de l’explosion, blessure et/ou décès d’un proche, chômage, détérioration du logement…

Source : InVS, 19 septembre 2006
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