Baisse des morts subites dans le sport

03 septembre 2019

Bonne nouvelle ! Le nombre de décès par mort subite sur les terrains de sport a baissé en 10 ans. En cause, une pratique plus répandue de la réanimation cardio-pulmonaire. Malgré ces progrès, l’incidence des arrêts cardiaques subits pendant le sport ne recule pas. Des tendances révélées par une étude française au congrès de la Société de Cardiologie européenne (31 août-4 septembre).

Un arrêt cardiaque subit est mortel en quelques minutes s’il n’est pas traité. Toutefois, une mise en route rapide de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) améliore la survie. C’est grâce à la pratique désormais plus fréquente de cette technique que le nombre global des décès associés à ces arrêts est passé de 4,3 par million d’habitants par an entre 2005 et 2010 à 3,4 entre 2011 et 2016.

Pour parvenir à ce constat, le Pr Xavier Jouven et son équipe du Centre d’Expertise de la Mort Subite (Paris) ont analysé deux registres prospectifs réalisés par ce même établissement. Tous les arrêts cardiaques subits survenant pendant ou immédiatement après le sport de compétition et amateur à Paris et dans les banlieues proches ont été enregistrés entre 2005 et 2010 et entre 2011 et 2016.

Résultat, « la RCP par un témoin a été significativement plus courante entre 2011 et 2016 (81%) qu’entre 2005 et 2010 (46%) », soulèvent les auteurs. Et « l’utilisation du défibrillateur externe automatisé (DEA) a été significativement plus fréquente au cours de la deuxième période (11,9%) que lors de la période précédente (1,3%). » La réanimation réalisée par un témoin s’est avérée associée à une probabilité presque huit fois plus grande pour les victimes d’un arrêt cardiaque de survivre après leur sortie d’hôpital.

Une incidence persistante

Un important bémol ternit toutefois nettement ces bons résultats : « l’incidence des arrêts cardiaques subits pendant le sport n’avait pas changé au cours de la dernière décennie », se désolent les scientifiques. En cause ? « Probablement des difficultés d’identification précoce des personnes à haut risque d’arrêts cardiaques soudains lors d’activités sportives » associé à une efficacité douteuse des programmes de dépistage.

« Pour améliorer encore la survie après un arrêt cardiaque, la RCP devrait être enseignée au grand public, en particulier aux praticiens de la médecine sportive », estime le Pr Jouven. Autre espoir d’avenir : « les montres et les tee-shirts connectés pourraient nous alerter des signes avant-coureurs apparaissant quelques minutes ou quelques heures avant, permettant ainsi une réanimation et une prévention précoces », conclut-il.

  • Source : ESC Congress 2019, 2 septembre 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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