Quand les mots blessent autant que les coups : l’impact des violences verbales sur les enfants

06 août 2025

Une étude britannique révèle que les violences verbales subies durant l'enfance peuvent entraîner des conséquences aussi graves sur la santé mentale des adultes que les violences physiques.

Selon une vaste étude publiée dans le journal médical BMJ Open, les violences verbales infligées aux enfants peuvent avoir un impact sur leur santé mentale à l’âge adulte comparable à celui des violences physiques. Bien que moins visibles, les cicatrices psychologiques laissées par les insultes, les humiliations ou les cris répétés peuvent être tout aussi profondes et durables.

En savoir plus sur l’impact des violences verbales

À l’échelle mondiale, on estime qu’un enfant sur six subit des violences physiques de la part de sa famille et de ses aidants. Outre le traumatisme immédiat, les conséquences à long terme sur la santé sont évidentes (anxiété, dépression, consommation problématique d’alcool et de drogues, reproduction des violences sur autrui…).

Tout comme la violence physique, la violence verbale est une source de stress toxique. On estime qu’environ un enfant sur trois dans le monde en est victime. C’est pour étudier l’impact durable de cette violence que des chercheurs de l’Université John Moores de Liverpool ont épluché les données de 7 études, impliquant plus de 20 000 adultes d’Angleterre et du Pays de Galles, et publiées entre 2012 et 2024.

Des tendances inquiétantes

L’étude révèle une évolution préoccupante : alors que la prévalence des violences physiques envers les enfants a diminué de moitié depuis les années 1950, passant de 20 % à 10 % pour les personnes nées après 2000, celle des violences verbales a connu la tendance inverse, augmentant de 12 % à environ 20 % sur la même période.

L’étude montre ainsi que les personnes ayant subi des violences verbales durant leur enfance ont 64 % plus de risques de présenter un faible bien-être mental à l’âge adulte, contre 52 % pour celles ayant subi des violences physiques.

« Les violences verbales peuvent ne pas se manifester immédiatement de manière à attirer l’attention des médecins ou des services de protection de l’enfance, notent les chercheurs. Cependant, comme le suggère cette étude, certains impacts peuvent être tout aussi nocifs et prolongés. »

Les auteurs soulignent en outre que dans un nombre croissant de pays, la législation interdit désormais les châtiments corporels envers les enfants. Cependant, sans sensibilisation aux dommages causés par les violences verbales, il existe un risque de simplement « remplacer un type d’abus nocif par un autre, avec des conséquences à long terme tout aussi graves ».

  • Source : http://press.psprings.co.uk/Open/august/bmjopen098412.pdf

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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