Bien dormir, mieux vivre
13 mars 2020
Stress, multiplication des écrans, maladies chroniques… Autant de facteurs qui peuvent perturber notre sommeil. Or bien dormir, c’est aussi préserver sa santé physiologique et psychologique. A travers les interviews de deux spécialistes, décryptons l’importance d’un bon sommeil.
L’apnée du sommeil, un syndrome récent ?
Pour le Dr Pierre-Jean Monteyrol, ORL et spécialiste du sommeil au CHU de Bordeaux, « l’apnée du sommeil pourrait s’expliquer en partie par l’évolution morphologique de l’être humain. Et en particulier au niveau facial. Nos parties maxillaires et mandibulaires ont reculé, au fil des siècles. Ainsi, l’espace pour bien respirer la nuit s’est un peu rétréci avec le temps. » Les patients souffrant d’apnée du sommeil voient leur qualité de vie se dégrader, avec un sommeil perturbé. « Leur santé cognitive peut en pâtir avec notamment un risque élevé de somnolence au cours de la journée. Sans oublier, bien entendu, les conséquences cardiovasculaires très importantes », décrit le Dr Monteyrol.
Le syndrome d’apnée du sommeil, entre idées reçues et peur
Selon une enquête menée par Philips, seuls 18% des sondés estiment que le fait d’être un homme constitue un facteur de risque d’apnée du sommeil. Or la gent masculine est bien plus concernée que les femmes. Ce syndrome inquiète :1 personne sur 5 affirme avoir peur de se faire dépister et pense que le traitement est pire que le syndrome en lui-même. Pourtant, la prise en charge par des appareils de pression positive continue (PPC) a considérablement évolué avec des dispositifs devenus beaucoup plus discrets, légers et confortables. Ainsi, parmi les patients traités, 2 sur 3 le recommandent et affirment ne pas être gênés par le fait de porter un masque devant leur conjoint. Et surtout 68% jugent que leur sommeil s’est amélioré grâce au traitement.
Le mode de vie moderne incompatible avec de bonnes nuits
De manière générale, notre temps et notre qualité de sommeil sont en déclin. « La durée de sommeil est en constante diminution ces dernières décennies », explique le Dr Agathe Bridoux, neuropsychiatre et spécialiste du sommeil, dans la région lyonnaise. « Nous dormons en moyenne 1h à 1h30 de moins qu’il y a cinquante ans. L’évolution de notre mode de vie avec des temps de travail et de trajets domicile-travail prolongés, l’accès à l’informatique, la mondialisation des échanges professionnels, malmène nos rythmes veille-sommeil. »
Un sommeil altéré, un risque pour la santé
Ce que confirme le Dr Monteyrol. « Cette privation de sommeil s’est considérablement aggravée avec l’arrivée des smartphones et autres tablettes. Nous nous couchons bien plus tard, avec une activité diurne bien plus importante qu’au cours des précédentes décennies. » D’ailleurs, selon l’enquête, 42% des Français se disent insatisfaits de leur qualité de sommeil. Une proportion qui grimpe à 62% pour les patients souffrant d’apnée du sommeil.
Pour le Dr Agathe Bridoux, « cette dette de sommeil est un enjeu de santé publique. Elle explique en partie la survenue des troubles cardiovasculaires et métaboliques, mais aussi la somnolence, avec un risque plus élevé d’accidents de la route. » Elle mentionne aussi les conséquences psychologiques. « L’impact sur la santé mentale et sur les fonctions cognitives est incontestable. L’altération du sommeil constitue un facteur de risque d’anxiété, de dépression mais aussi de maladies neurodégénératives. »
Une prise de conscience passive ?
Si 85% des sondés reconnaissent l’impact positif du sommeil sur le bien-être physique, et 86% sur le bien-être mental, ils restent peu nombreux à adopter les bonnes mesures pour y parvenir, comme se coucher à un horaire régulier (30%) et s’informer auprès du médecin (26%). Résultat, 3 personnes sur 5 ne connaissent pas les solutions pour améliorer leur sommeil.
Prendre sa santé en main
De plus en plus, le patient devient acteur de sa santé. Vous aussi, prenez soin de votre sommeil et informez-vous sur les solutions disponibles. Pour notamment savoir si vous êtes à risque de souffrir d’apnée du sommeil, faites le test de risque en ligne sur http://apneesommeiltest.fr/ Et pour en savoir plus sur les fausses croyances, visitez la page www.philips.fr/fausses-croyances-apnee-du-sommeil.
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Source : Edition 2019 de l’enquête annuelle Philips sur le Sommeil. 1000 personnes interrogées en France. Fleishman Hillard. et Interviews d’Agathe Bridoux de Pierre-Jean Monteyrol, janvier 2020 - Pierre-Jean Monteyrol, janvier 2020
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche