Des chercheurs transforment du plastique en paracétamol

30 juillet 2025

Transformer nos bouteilles en plastique usagées en comprimés de paracétamol ? Si cela ressemble à de la science-fiction, il s’agit en fait d’une découverte bien réelle faite au sein de l'Université d'Édimbourg (Ecosse). Des chercheurs ont réussi à utiliser une bactérie commune pour convertir les déchets plastiques en antidouleur !

Des chercheurs de l’Université d’Edimbourg viennent de faire une découverte qui répond à une double problématique. D’un côté, la production traditionnelle de paracétamol dépend entièrement des combustibles fossiles, notamment du pétrole brut, dont les réserves s’amenuisent. Les milliers de tonnes de carburants nécessaires chaque année pour alimenter les usines pharmaceutiques contribuent significativement au réchauffement climatique.

De l’autre, les déchets en polytéréphtalate d’éthylène (PET) – ce plastique solide et léger qui compose nos bouteilles d’eau et emballages alimentaires – s’accumulent de façon dramatique. Plus de 350 millions de tonnes de déchets PET sont générés annuellement dans le monde, finissant souvent dans les décharges ou polluant les océans.

Le recyclage du PET est possible, mais les procédés existants créent des produits qui contribuent à la pollution plastique dans le monde entier.

E.Coli à la rescousse

L’équipe du laboratoire Wallace de l’Université d’Édimbourg a utilisé la bactérie Escherichia coli. Reprogrammée génétiquement, elle est capable de transformer l’acide téréphtalique – une molécule dérivée du PET – en principe actif du paracétamol.

Le processus ressemble étonnamment au brassage de la bière : par fermentation, la conversion s’effectue en moins de 24 heures, à température ambiante et sans émission de carbone. Un rendement impressionnant transforme 90 % la matière première plastique en médicament utilisable.

« Ce travail démontre que le plastique PET n’est pas seulement un déchet, il peut être transformé par des micro-organismes en de nouveaux produits précieux, y compris ceux qui ont le potentiel de traiter des maladies », se réjouissent les auteurs.

Toutefois, le chemin vers la commercialisation reste long. Les chercheurs reconnaissent que des développements supplémentaires sont nécessaires avant une production à l’échelle industrielle.

Mais cette recherche, publiée dans la revue Nature Chemistry et soutenue par le laboratoire AstraZeneca, marque néanmoins une étape cruciale vers une industrie pharmaceutique plus verte.

  • Source : Nature Chemistry

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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