Boire beaucoup ou trop glacé… en cas de canicule les « fausses bonnes idées » de l’hydratation

18 août 2023

En période de fortes chaleurs, bien s’hydrater apparaît comme l’un des principaux conseils de prévention. Mais que signifie « bien s’hydrater » ? Certains comportements semblent en effet contre-productifs.

Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain met en place le système dit de « thermorégulation » lui permettant de compenser l’augmentation de la température externe et de rester à 37°. Cela passe notamment par la sueur.

Mais pour compenser la perte en eau, et ainsi éviter la déshydratation, nous devons boire en quantité suffisante, sans attendre d’avoir soif. Cependant, en termes d’hydratation, certaines attitudes peuvent se révéler contre-productives… voire Dangereuse.

Boire glacé ?

Lorsqu’il fait très chaud, l’un des premiers reflexes est de boire la boisson la plus froide possible afin d’obtenir une sensation de fraîcheur immédiate. Or, si cette sensation est agréable, il semble qu’elle envoie un mauvais message à l’organisme, lui indiquant de réduire le processus de thermorégulation. Par ailleurs, une boisson très froide peut provoquer la constriction des vaisseaux sanguins autour de l’estomac, ralentissant la digestion et entraînant de possibles crampes d’estomac.

Faut-il pour autant boire chaud en période de canicule ? Cette idée vient du fait que les bédouins consommeraient du thé chaud dans le désert afin de réguler leur température corporelle. L’idée ici est de faire transpirer davantage le corps afin de réguler sa température. Mais l’eau évacuée doit être remplacée. Le risque de déshydratation est alors réel si ce n’est pas le cas.

Le meilleur comportement serait donc de boire frais (mais pas froid) afin de garantir une meilleure hydratation.

Boire beaucoup (trop) ?

Autre prérogative en période de fortes chaleurs : boire sans attendre de ressentir la soif. Mais le fait de boire beaucoup d’eau peut avoir des effets néfastes chez certaines populations fragiles. Le risque d’hyponatrémie est en effet réel. Cela correspond à une diminution de la concentration de sodium dans le sang. A un point parfois létal. Elle est « la conséquence d’un apport excessif d’eau par rapport au sodium (sel) ou d’un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau », explique le ministère de la santé. Elle concerne principalement les personnes âgées car la transpiration est souvent altérée voire absente à partir d’un certain âge, les patients atteints de maladies chroniques (insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, insuffisance hépatique, insuffisance respiratoire, problèmes endocriniens – thyroïdiens, diabète…-, cancers, troubles neuropsychiatriques…) et les patients qui prennent certains médicaments comme les diurétiques et les psychotropes.

Pour les personnes concernées, il est important de respecter quelques règles en cas de fortes chaleurs :

  • Ne pas dépasser un apport de 1,5 litre d’eau par jour en plus d’aliments déjà riches en eau. Ceci n’est pas valable pour la population générale qui devra continuer à boire beaucoup plus pour éviter la déshydratation ;
  • Adapter les traitements médicamenteux, en ayant au préalable pris conseil auprès de votre médecin ou de votre pharmacien ;
  • Accompagner absolument la prise de boissons d’une alimentation variée, en fractionnant si besoin les repas, pour maintenir un apport de sel suffisant pour l’organisme (pain, soupes…) ;
  • Apporter une « transpiration artificielle » (mouiller régulièrement la peau et la ventiler). Objectif, éviter une surchauffe du corps que la transpiration naturelle permet de maintenir à 37°C. Et cela sans avoir à consommer trop d’eau.
  • Source : Ministère de la Santé - www.sciencepresse.qc.ca

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin

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