BPCO : rééduquer aussi les muscles
21 décembre 2007
Arrêt du tabagisme et mise en place d’un traitement adapté, mais pas seulement… C’est peu connu, mais la reprise de l’activité physique joue un rôle prépondérant dans la prise en charge de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). A condition bien sûr d’être parfaitement encadrée sur le plan médical.
Car l’essoufflement –qu’on appelle aussi dyspnée– entraîne une réduction des efforts, et plus généralement de l’activité physique. Résultat, le patient bouge moins, son cœur est moins « entraîné », ses muscles s’atrophient tandis que son essoufflement lui, a tendance à s’aggraver. Un véritable cercle vicieux, qui peut être enrayé par une rééducation respiratoire.
Prescrite par le médecin, elle est articulée autour d’un ré-entraînement à l’effort : marche, vélo d’appartement, travail d’équilibre, etc… Elle est réalisée dans un centre spécialisé, en ambulatoire ou même à domicile. Comme le souligne le Pr Bruno Housset, président de la Société de Pneumologie de Langue française, « le ré-entraînement à l’effort représente le meilleur traitement pour améliorer la qualité de vie des patients, sans pour autant se dispenser d’un traitement pharmacologique optimal ».
L’éducation thérapeutique et le suivi nutritionnel font également partie des programmes de rééducation. Quant au patient, il n’est plus isolé. Des réseaux de soins se sont créés un peu partout en France. C’est le cas de Récup’air à Paris ou encore de Air+R dans le Languedoc-Roussillon, que préside le Dr Michel Yacono, pneumologue à Nîmes. « Notre but est de favoriser l’auto-gestion des patients », explique-t-il. « Des études montrent que les malades ayant suivi une éducation thérapeutique sont capables de prendre eux-mêmes en charge certaines exacerbations ». De gagner en autonomie donc, mais surtout de ne plus être seuls face à la maladie respiratoire.
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Source : « BPCO - Nouveaux réseaux, nouveaux moyens pour le patient », Media Workshop, Paris, 7 décembre 2007 – Impact Médecine, n°221