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FAUX – Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité chez les femmes. L’hypertension, le diabète, le tabagisme, la sédentarité, constituent, comme pour les hommes, des facteurs de risque. Mais ceux-ci sont majorés par des facteurs spécifiques liés à la santé hormonale féminine. Ainsi, un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une endométriose, une grossesse avec une hypertension gravidique voire une prééclampsie, un diabète gestationnel ou un âge avancé de ménopause constituent des facteurs de risque supplémentaires chez les femmes. « Il est essentiel de rappeler que les maladies cardiovasculaires touchent aussi les femmes, souvent de manière plus insidieuse que chez les hommes. Des symptômes atypiques comme des sueurs, des troubles digestifs ou une douleur dorsale peuvent retarder le diagnostic. Les facteurs hormonaux spécifiques comme l’endométriose, le SOPK ou encore la ménopause doivent être pris en compte dans l’évaluation des risques », souligne le Dr Erika Cornu, endocrinologue à Lyon.
VRAI – Chez chaque être humain, le stress aigu entraîne la libération immédiate d’adrénaline. En cas d’exposition chronique, c’est au tour du cortisol, sécrété par la glande corticosurrénale, d’entrer en jeu. Une exposition prolongée à des taux élevés peut être responsable d’une prise de poids, d’une perturbation du métabolisme du glucose ou de troubles de l’humeur. Cette augmentation du cortisol peut aussi affecter indirectement les hormones sexuelles féminines.
« Le stress chronique peut perturber le fonctionnement de l’hypothalamus, centre de régulation des cycles hormonaux, et ainsi entraîner des irrégularités menstruelles voire une aménorrhée » précise le Pr Olivier Chabre, endocrinologue au CHU de Grenoble. « De manière plus générale, le stress pourrait altérer la fertilité féminine, notamment en perturbant la production d’œstrogènes et de progestérone via des mécanismes complexes d’inhibition hormonale centrale, localisés au niveau de l’hypothalamus », ajoute la Société française d’endocrinologie.
FAUX – Plutôt qu’une prise de poids, une hyperthyroïdie peut en revanche provoquer une perte de poids par hypermétabolisme. « L’idée que toute prise de poids est liée à un dysfonctionnement thyroïdien est une simplification dangereuse. Les hypothyroïdies modérées que l’on diagnostique le plus souvent en France n’entraînent pas de prise de poids significative. De plus, même après une chirurgie thyroïdienne, une prise de poids n’est pas systématique si elle est bien encadrée », précise le Dr Solange Grunenwald.
Notez qu’une chirurgie de la thyroïde peut entraîner une prise de poids – de 2 kg environ – surtout chez les femmes ayant été en hyperthyroïdie avant l’intervention. « Des conseils diététiques permettent généralement d’éviter ce problème », précise la fédération française de diabétologie.
TRES RAREMENT – Ce serait plutôt l’inverse : les déséquilibres hormonaux sont souvent la conséquence d’une prise de poids.
Les causes d’une prise de poids sont le plus souvent liées au mode de vie, à l’alimentation, au stress, à une anomalie génétique et non à un dérèglement hormonal.
Exception : le syndrome de Cushing, une maladie endocrinienne rare, peut entraîner une prise de poids inexpliquée au niveau du visage et du haut du corps. Elle est causée par une exposition de l’organisme à un excès durable d’hormones à action glucocorticoïde.
VRAI ET FAUX – Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) affecte l’ovulation qui peut compliquer la survenue d’une grossesse. Il s’agit de la maladie hormonale la plus fréquente chez la femme, première cause hormonale d’infertilité. « Il entraîne une production excessive d’hormones androgènes (habituellement produites en petite quantité dans l’organisme féminin) dont il résulte souvent une élévation du taux de testostérone dans le sang des femmes concernées », explique l’Inserm. Mais l’infertilité dont la maladie est responsable n’est pas irrémédiable. De nombreuses femmes ont des grossesses, parfois spontanément ou après avoir eu recours à l’assistance médicale à la procréation.
« Un diagnostic précoce, des informations et une prise en charge sans retard en cas de projet parental par un spécialiste sont donc très importants chez ces femmes », note la Pre Anne Bachelot. La spécialiste recommande aux femmes atteintes de SOPK qui n’ont pas de projet parental de se mettre sous contraceptif.
Source : Société française d’endocrinologie
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet