Cancer de la prostate : radiothérapie versus chirurgie

15 mai 2012

Le recours aux traitements non chirurgicaux se développe contre certains types de cancer de la prostate. La radiothérapie notamment, progresse grâce à la mise en œuvre de traitements mieux ciblés par des techniques comme le Cyberknife®. D’introduction récente, celle-ci pourtant pâtit d’un certain manque d’évaluation. Une carence à laquelle plusieurs études s’attachent à remédier, comme on l’a vu lors de l’édition 2012 du congrès européen de radiothérapie et d’oncologie (ESTRO) à Barcelone. Une nouvelle étude y a été présentée. Son objectif : comparer cette approche thérapeutique avec celles qui reposent sur l’ablation chirurgicale de la prostate ou le recours à la radiothérapie conventionnelle. Deux critères dévaluation ont été retenus : l’efficacité clinique, et la toxicité.

Le Cyberknife® met en œuvre une radiothérapie stéréotaxique. Appliquée au corps entier, elle permet de beaucoup moins irradier les tissus et organes sains, situés à proximité de la tumeur. Les rayons attaquent en effet la tumeur sous des angles très nombreux, réduisant ainsi les doses reçues par les zones saines qu’ils traversent. L’étude PACE -pour Prostate Advances in Comparative Evidence -devrait inclure 1 000 patients sur 4 ans. Douze centres européens disposant de la machine de radiothérapie ciblée – dont 5 situés à Lille, Lyon, Nancy, Nice et Tours – peuvent y participer. C’est le cas par exemple, du Centre de lutte contre le cancer (CLCC) Oscar Lambret, de Lille.

« Cette étude est intéressante pour aller plus loin que les bons résultats déjà obtenus. Nous avons observé une efficacité du traitement, proche de (celle obtenue par) la chirurgie, avec bien moins d’effets secondaires urinaires et sexuels », souligne le Pr Eric Lartigau, chef du service de radiothérapie du CCLC Oscar Lambret. Et une première étude publiée en 2011, a confirmé ces observations sur 5 ans.

Les patients seront suivis sur une période de 10 ans après traitement. Des données intermédiaires seront également recueillies après un, deux et cinq ans. « Il faut rappeler que l’ablation de la prostate si elle est parfois nécessaire, provoque une impuissance sexuelle et induit un risque d’incontinence urinaire », insiste le Pr Lartigau.

Et la radiothérapie conventionnelle ?

« Si vous proposez à un patient de 75 ans, 35 séances de radiothérapie en 5 à 8 semaines, il part en courant ! En revanche avec cette machine, 5 séances suffisent. Cela fait une énorme différence dans l’acceptabilité du traitement », insiste-t-il. La rapidité du traitement, et une toxicité inférieure à celle d’autres techniques, restent « l’objectif de la radiothérapie ».

Pour le moment, les rayons du Cyberknife® ciblent l’ensemble de la prostate malade. « L’avenir de cette technique réside dans un traitement encore plus localisé. Il s’agira de ne traiter que la partie de la glande atteinte par la tumeur », espère le Pr Lartigau. Mais pour y parvenir, « les techniques d’imagerie doivent encore être améliorées ».

  • Source : de notre envoyée spéciale au Congrès de la Société européenne de Radiothérapie et d’Oncologie (ESTRO), 9 - 12 mai 2012 ; Accuray, mai 2012 ; interview du Pr Eric Lartigau, 10 mai 2012

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