Cancer du poumon : le diagnostic au GPS

19 février 2016

Le CHU de Saint-Etienne s’est récemment équipé d’un GPS électromagnétique. Très précis dans le diagnostic du cancer du poumon, ce dispositif médical n’est disponible que dans 3 pays d’Europe. Les avantages pour les patients sont considérables. Les précisions du Pr Jean-Michel Vergnon, chef du service de pneumologie et d’oncologie thoracique au CHU de St Etienne.

Jusqu’ici, seules l’Angleterre et le Danemark disposaient de ce système de navigation électromagnétique pulmonaire. Le CHU de Saint-Etienne vient pour sa part d’en faire l’acquisition.

Quels avantages ?

Utilisée dans le diagnostic du cancer du poumon, cette machine « permet de marquer la position du nodule sur la surface du poumon pour aider le chirurgien à enlever le nodule et il permettra peut-être dans l’avenir un traitement local », nous précise le Pr Jean-Michel Vergnon, chef du service de pneumologie et d’oncologie thoracique au CHU de St Etienne.  Aidé par la navigation électromagnétique, comme un automobiliste est guidé par son GPS pour trouver son chemin, le pneumologue « circule avec facilité dans les circonvolutions bronchiques. Il accède ensuite au nodule en suivant une carte des bronches fournie par le scanner ».

Un modèle similaire est utilisé depuis 2005 au CHU de Saint-Etienne. Mais la version 2015 « est plus sophistiquée, plus rapide et plus précise grâce aux progrès informatiques ». En plus de faciliter l’intervention chirurgicale, ce dispositif évite au malade une ponction du nodule à travers la paroi du thorax. Une technique habituellement utilisée pour évaluer la malignité de la tumeur. Il limite, par ailleurs, le risque de pneumothorax (le poumon percé se dégonfle). Autre atout, en utilisant la dernière version de cette navigation par GPS, les médecins endorment les patients par inhalation de protoxyde d’azote (gaz hilarant). Et non par anesthésie générale ou sédation profonde, méthodes classiques nécessitant une hospitalisation plus longue. « L’assistance par électromagnétisme permet de réduire le temps de l’anesthésie et l’intervention dure moins de 30 minutes. (…) Tous les patients ont pu rentrer chez eux le jour même ».

Et après ?

A ce jour, le GPS n’est pas capable de traiter un cancer du poumon. Mais ses fonctions ont de grandes chances d’évoluer. « A l’avenir, il sera possible de mettre des balises autour du nodule pour guider un système d’irradiation externe puis de “sécher et stériliser le nodule”. Mais pas de l’ôter », précise le Pr Vergnon. Autre fonction sur laquelle compte le corps médical, « pouvoir détruire le nodule sur place mais ce n’est encore qu’une hypothèse de travail », souligne le Pr Vergnon.

  • Source : CHU Saint-Etienne, le 4 janvier 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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