Carcinome à cellules de Merkel : un cancer de la peau à détecter tôt pour une meilleure prise en charge

01 septembre 2021

La rentrée rime souvent avec bilan de santé. Toutefois, nous sommes nombreux à oublier de procéder ou de faire procéder à un examen de notre peau. Cet examen s’avère en réalité indispensable pour détecter de manière précoce une éventuelle lésion cancéreuse potentiellement grave comme le carcinome à cellules de Merkel. Les explications du Pr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à Gustave Roussy.

Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est un cancer de la peau extrêmement rare. Cette tumeur serait ainsi 40 fois moins fréquente que le mélanome. Néanmoins, elle se caractérise par son agressivité, d’autant plus quand elle est prise en charge trop tardivement. 

Quels sont les facteurs de risque ?

« Ce cancer touche en grande majorité des personnes de plus de 65-70 ans », précise le Pr Caroline Robert. « Dans 80 % des cas de CCM, on retrouve la participation d’un virus de la famille des polyomavirus. Et dans 20% des cas, il semble que l’exposition solaire puisse jouer un rôle favorisant.  Enfin, les patients présentant un déficit immunitaire, dû à une maladie ou à des médicaments immunosuppresseurs ont un risque plus élevé de développer un CCM. ». 

Quels en sont les signes ?

« C’est bien le problème avec le carcinome à cellules de Merkel. Il n’y a pas de signe très caractéristique, ni très spécifique. La lésion ressemble à un simple « bouton rouge ». Cela peut ressembler à une piqure d’araignée au début, à un kyste. Il faut cependant commencer à s’inquiéter dès lors que ce bouton indolore change de taille et grossit. » Quant aux zones du corps concernées, elles se situent principalement sur les parties exposées au soleil. « On retrouve généralement la lésion au niveau du visage et du cou. Mais on peut aussi trouver des CCM sur les autres parties du corps », explique le Pr Caroline Robert.

Des différences avec le mélanome ?

« L’aspect est différent », affirme d’emblée le Pr Robert. « Le mélanome est souvent pigmenté, un peu brun/noir. Le CCM est le plus souvent rosé ou rouge. » Il existe cependant des similitudes. « Plus le diagnostic est tardif, plus la lésion va grossir. Dans ce cas, comme pour le mélanome, le CCM peut assez fréquemment provoquer des métastases. Initialement, elles atteindront les ganglions lymphatiques proches de la zone concernée puis elles risquent ensuite de migrer vers différents organes comme les poumons par exemple. » 

Mélanome, carcinome à cellules de Merkel : examinez votre peau !

A la rentrée, c’est l’occasion de faire examiner votre peau à la rechercher d’éventuelles lésions. « Je conseille également de vérifier soi-même sa peau, avec l’aide de photos par exemple. Cela permet d’observer d’éventuelles évolutions de taches et autres lésions. C’est extrêmement utile » souligne le Pr Caroline Robert.

Quelle prise en charge ?

« Le traitement repose sur la chirurgie dès lors que la tumeur est localisée. Nous allons ôter cette lésion nodulaire et dans le même temps, observer s’il n’y a pas d’atteinte ganglionnaire afin de détecter une évolution métastatique. Ensuite, on propose des séances de radiothérapie, ce qui permettra de réduire le risque de récidive Enfin, chez les patients très âgés qui ne peuvent pas être opérés, on ne propose parfois que de la radiothérapie. Pour les formes métastatiques, les progrès de la médecine et de la thérapeutique ces dernières années dans le carcinome à cellules de Merkel ont permis de développer de nouvelles approches thérapeutiques innovantes et efficaces reposant sur l’immunothérapie » conclut le Pr Caroline Robert. 

Ecouter et aider les patients

L’Alliance Merck-Pfizer en immuno-oncologie, particulièrement impliquée dans la prise en charge de ce cancer, s’est engagée pour les patients en développant une brochure d’information accessible sur le site merck.fr/brochure-merkel. De plus, comme pour toutes maladies rares, les patients atteints de CCM souffrent d’isolement et ne bénéficient pas de l’appui et du soutien d’associations de patients. L’Alliance Merck-Pfizer a également initié et soutenu un groupe de réflexion sur cette question de démocratie en santé « Patients sans voix » qui a réalisé un livret de réflexions et de propositions consultable sur les sites www.merck.fr/patients-sans-voix ou https://www.pfizer.fr/engagement-patients/documentation. Enfin pour davantage d’informations : www.caraderm.org.

  • Source : Interview du Pr Caroline Robert, 7 juillet 2021 - https://www.caraderm.org/

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet

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