Chiens, chats : les antiparasitaires, avec précaution
07 décembre 2020
Des colliers antiparasitaires falsifiés, en vente sur Internet, exposent les utilisateurs à une absence de protection ou à la présence de substances chimiques inconnues ou en surdosage. De leur côté, les antiparasitaires légaux ne sont pas dénués de danger, rappelle la CLCV qui milite en faveur d’une meilleure information du consommateur. Comment faire pour protéger votre animal dans ces conditions ?
« Des colliers antiparasitaires pour les chiens et les chats falsifiés vendus sur internet en provenance de Chine » ont été signalés à l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), au sein de l’Anses. « Les produits étaient présentés sur le site Wish comme des colliers antiparasitaires de la gamme Seresto, produits par l’entreprise Bayer », précise l’agence. « Les analyses ont montré que les substances actives normalement contenues, la fluméthrine et l’imidaclopride, sont absentes. » Ce qui induit des risques allant « de la simple inefficacité à la toxicité éventuelle pour l’animal, l’être humain et l’environnement, selon les substances qu’ils contiennent ».
Si la contrefaçon est illégale et dangereuse, les antiparasitaires légaux sont-ils pour autant dépourvus de risque ? L’association de consommateurs et usagers CLCV souligne la méconnaissance des propriétaires de chiens et de chats concernant ces produits destinés à protéger leur animal des puces, tiques et autres parasites. Leur enquête menée par questionnaire auprès de 270 maîtres révèle que « 80% d’entre eux ne connaissent ni les effets potentiels des antiparasitaires sur leur santé et celle de leur entourage ni ceux sur l’environnement ». Or « ils contiennent pour la majeure partie d’entre eux des pesticides potentiellement neurotoxiques ».
Des insecticides très toxiques. La plupart des substances retrouvées dans ces produits sont des pesticides appartenant à la famille des insecticides. Parmi eux, l’imidaclopride est très toxique pour les abeilles et son niveau de persistance dans l’environnement est très élevé. De son côté, le fipronil est potentiellement neurotoxique. Il est classé comme cancérigène possible et toxique en cas d’ingestion, d’inhalation ou par contact cutané.
« Les personnes fragiles, comme les enfants, entrent en contact avec ces produits en caressant les animaux ce qui constitue un risque d’exposition non négligeable pour ces derniers », alerte l’association. En effet lorsqu’ils sont utilisés sous forme de colliers ou pipettes, ces produits ne sont pas ingérés par voie orale par l’animal. Leur action est diffuse et continue sur une période donnée. Ce qui peut exposer l’environnement et l’entourage du chien ou du chat à la substance active. Pourtant « seules 35% des personnes disent faire attention à leur composition lors de l’achat », révèle la CLCV. Et près des « trois quarts de ces produits sont jetés dans la poubelle tout déchet ».
Et protéger votre animal de compagnie des parasites ?
Pour l’Anses, « il est préférable d’acheter ces produits auprès de commerçants pouvant attester de leur qualité ». La CLCV quant à elle, demande « aux fabricants de renforcer et adapter leur communication en fonction de la dangerosité du produit, de la composition des foyers et du type de logement, en délivrant des messages ciblés et simples (pictogrammes) qui pourraient être affichés dans les points de ventes ».
En attendant ces potentielles évolutions, prenez soin, en tant qu’utilisateur de porter des « gants au moment de l’application du produit, d’aérer après traitement et de ne pas laisser les animaux qui viennent d’être traités dormir avec leurs maîtres, surtout avec les enfants », insiste l’association.
Enfin, il est possible d’opter pour des alternatives naturelles. « Certaines marques proposent des antiparasitaires à base d’huiles essentielles de géranium, de lavande ou de citronnelle », indique la CLCV. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire.
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Source : CLCV, décembre 2020 – Anses, décembre 2020
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet