Coca-Cola® : elle court elle court la rumeur

26 novembre 2010

Cela fait plusieurs mois maintenant qu’un brûlot, émanant prétendument de l’Institut Pasteur et dénonçant avec virulence la « toxicité » du Coca-Cola® circule sur Internet. Son intitulé même – « La Vérité » – laisse subodorer une origine sectaire mais ce document, repris par différents sites, prend corps. Il paraît pourtant, qu’il procède d’une arnaque scientifique caractérisée !

« Ce qui est certain » explique le service de Sylvain Coudon, directeur de la communication de l’Institut Pasteur (Paris), « c’est que ces informations n’émanent pas de chez nous. Nous ne pouvons donc pas les confirmer ou les infirmer dans la mesure où elles n’appartiennent pas à notre domaine de compétence.» Ce dernier qui, rappelons le comprend la prévention et la lutte contre les maladies infectieuses, génétiques, dégénératives…

Dans cette situation, nous nous sommes tournés vers l’Institut Pasteur de Lille. Le Pr Jean-Michel Lecerf qui est responsable du Service de Nutrition a jugé ce document « dramatique et scandaleux. Chacun a le droit de s’exprimer en son nom propre, mais il est inadmissible que de tels propos soient propagés en se réclamant d’une institution. »

Les auteurs de ce document et sous couvert d’une signature certes reconnue – mais usurpée – ont en fait compilé et lourdement extrapolé une série de poncifs et de légendes urbaines sur la célèbre boisson gazeuse. Ils se sont tout d’abord appuyés sur les propriétés corrosives supposées de cette dernière. Ils commencent léger en suggérant d’utiliser le Coca « pour enlever les taches de gras des vêtements… ». Ce qui au demeurant, doit provoquer bien d’autres taches… Mais ensuite, le propos dérive sur des assertions beaucoup plus discutables : « le principe actif du Coca® est l’acide phosphorique. Si on met un os dans un conteneur avec du Coca-Cola®, il se dissoudra en deux jours » affirme ainsi l’oracle de la Vérité… L’acidité du Coca Cola® est un fait avéré. Comme celle du citron d’ailleurs… Elle n’a pourtant pas d’incidence une fois ingérée. Nos propres sucs gastriques, sont eux, bien plus acides.

Autre objet de fantasme. Le lien entre la consommation de sodas et de bonbons à la menthe, de la marque Mentos®. Il y a certes de nombreuses vidéos sur le Net, pour montrer qu’un effet de « geyser » peut être créé dans une boisson gazeuse, en y introduisant les fameux bonbons mentholés. Le raccourci était donc tentant. Mais prétendre que « le mélange risque de vous faire exploser l’estomac… » c’est littéralement prendre des vessies pour des lanternes.

Quel est le but de cette manipulation ? La pub ? Dans la mesure où ses auteurs ne dévoilent pas leur identité, l’hypothèse paraît peu probable. Nuire au fabricant du soda incriminé (mais aussi à ses concurrents) ? C’est un peu court. Décrédibiliser l’Institut Pasteur ? Et pourquoi cela ?

  • Source : Interview du service communication, Institut Pasteur Paris, du Pr Jean-Michel Lecerf, Institut Pasteur Lille, le 26 novembre 2010 ; www.coca-cola-france.fr

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