Goutte: des risques de surdosage de Colchicine

27 septembre 2016

Plusieurs cas d’effets indésirables liés à un surdosage en colchicine ont été rapportés à l’Agence du médicament. Pour prévenir la survenue de ces événements, l’ANSM rappelle l’importance de respecter la posologie de cette molécule, ainsi que ses contre-indications.

La colchicine (Colchimax® et Colchicine Opocalcium®) est indiquée :

  • dans la prise en charge de l’accès aigu de goutte;
  • en prophylaxie des accès aigus de goutte chez les patients atteints de goutte chronique ;
  • dans les autres accès microcristallins (chondrocalcinose et rhumatisme à hydroxyapatite) ;
  • dans la maladie périodique;
  • et la maladie de Behçet.

« Il s’agit d’un médicament à marge thérapeutique étroite », indique l’ANSM. « Ce qui signifie que la différence entre la dose thérapeutique et la dose toxique est faible. » Par conséquent, le risque de surdosage à l’origine d’effets toxiques est important. D’autant qu’« il n’existe pas à ce jour d’antidote spécifique ». Ainsi, « de nouveaux cas d’effets indésirables graves ont été signalés, dont certains d’issue fatale ».

Dans le but de réduire le risque de surdosage, « le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice ont été mis à jour et un nouveau schéma posologique a été élaboré », indique l’Agence. Dans le détail, « la dose maximale de colchicine par prise est de 1 mg et les prises doivent être réparties dans la journée ». De plus, « les posologies quotidiennes doivent être dégressives : 3 mg au maximum le premier jour, 2 mg les deux jours suivants, puis 1 mg à partir du 4e jour ».

Contre-indications et hors AMM

L’ANSM rappelle également l’importance de respecter les contre-indications, en particulier chez le sujet insuffisant rénal sévère ou insuffisant hépatique sévère. Et d’éviter les interactions médicamenteuses, notamment avec la pristinamycine et les macrolides.

Les patients doivent en outre être informés des risques liés à la prise de cette molécule. Les signes et symptômes précoces d’une intoxication (douleurs abdominales, diarrhée profuse, nausées et vomissements) doivent amener à consulter un médecin immédiatement. « Une diminution de la posologie ou un arrêt de traitement devra alors être envisagé. »

A noter : La colchicine est également largement prescrite par les cardiologues dans le traitement des péricardites aiguës. L’ANSM « a connaissance de cet usage hors AMM, actuellement en cours d’investigation ».

  • Source : ANSM, 23 septembre 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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